Prendre soin d’un proche âgé qui refuse l’aide peut être très difficile et source de frustrations. Bien souvent, les enfants adultes se retrouvent démunis face au refus catégorique de leurs parents âgés d’accepter une aide extérieure, que ce soit pour des tâches quotidiennes ou des soins plus importants. Pourtant, il est fréquent qu’à un certain stade, une aide devienne nécessaire pour le maintien de l’autonomie et de la qualité de vie de la personne. Comment réagir dans ces situations délicates ? Voici quelques conseils pour accompagner au mieux un proche âgé réticent.
Comprendre les raisons du refus
Avant toute chose, il est important d’essayer de se mettre à la place de la personne et de comprendre ce qui motive son refus. L’arrivée de l’aide à domicile ou le départ en maison de retraite sont très souvent vécus comme une perte d’autonomie difficile à accepter. Cela remet en question l’image que la personne a d’elle-même et ses capacités.
Le refus catégorique d’aide peut être une réaction de défense face à la peur de perdre son indépendance. Les sentiments de honte et de fierté entrent aussi souvent en jeu. Il n’est pas facile d’admettre que l’on a besoin d’assistance pour des tâches du quotidien et d’accepter le regard des autres.
Prendre le temps d’écouter les craintes de son proche sans jugement est donc essentiel. Cela permet de désamorcer les tensions et d’aborder plus sereinement la question de l’aide nécessaire.
Proposer des solutions adaptées
Plutôt que d’imposer une aide, mieux vaut proposer des solutions adaptées à la situation et aux besoins spécifiques du proche âgé.
On peut par exemple commencer par de petits services ponctuels (livraison de repas, aide ménagère occasionnelle, chauffeur pour les courses ou RDV médicaux). Puis, si le besoin s’en fait sentir, proposer une aide plus régulière et conséquente.
L’essentiel est de respecter le rythme de la personne et de lui laisser le choix des solutions, dans la mesure du possible. Lui présenter différentes options permet de la rassurer : elle garde la maîtrise de la situation.
Impliquer un intermédiaire
Lorsque le dialogue est trop difficile entre l’aidant familial et son proche, il peut être judicieux de faire appel à un intermédiaire. Le médecin traitant est souvent une personne de confiance, à même d’évaluer objectivement la situation et de convaincre la personne âgée de recevoir une aide adaptée.
Un(e) assistant(e) social(e), un membre du clergé, ou encore un proche non impliqué émotionnellement (ami, voisin) peuvent aussi jouer ce rôle de médiateur. Leur position de neutralité leur permet d’apaiser les tensions et de replacer le bien-être de la personne au centre des préoccupations.
Préserver le lien
Même lorsque la frustration monte face aux refus obstinés, il est capital de préserver la relation et le lien de confiance. Les injonctions et reproches sont évidemment à proscrire. Ils ne feront que braquer davantage la personne.
Il est préférable d’adopter une attitude bienveillante, d’accepter les refus avec philosophie et de reprendre la discussion plus tard. Ne pas hésiter à rappeler régulièrement à son proche qu’on est présent pour lui si nécessaire.
Cultiver les bons moments ensemble permet aussi de dédramatiser la situation et de maintenir une relation saine, propice aux échanges.
Se faire aider et s’informer
S’occuper d’un proche âgé qui refuse obstinément l’aide peut vite devenir épuisant. Il ne faut pas hésiter à faire appel à des ressources extérieures : associations d’aidants, groupes de parole, plateformes d’information… Le partage d’expérience est précieux pour se sentir moins seul.
Il est aussi essentiel de s’informer sur les structures d’aide à domicile, les aides financières disponibles, les solutions d’hébergement alternatives. Cela permet d’envisager l’avenir plus sereinement et de mieux accompagner son proche le moment venu.
Prévoir des solutions en cas d’urgence
Malgré tous les efforts, il arrive que l’entêtement d’un proche empêche la mise en place d’une aide adaptée à ses besoins. Dans ce cas, il est prudent d’anticiper une éventuelle dégradation de la situation et de prévoir des solutions d’urgence.
Avoir à disposition les coordonnées des services de soins à domicile, connaitre la marche à suivre en cas d’hospitalisation, identifier des structures d’accueil temporaires peut s’avérer très utile pour réagir rapidement le moment venu.
Bien que délicate, la situation d’un proche âgé qui refuse l’aide peut donc souvent se désamorcer par le dialogue, la patience et le respect du rythme de chacun. N’hésitez pas à vous appuyer sur des interlocuteurs extérieurs et des solutions pratiques pour cheminer aux côtés de votre proche. L’essentiel étant de préserver avant tout le lien qui vous unit.