Avoir une belle pelouse au jardin est le rêve de nombreux propriétaires. Qu’il s’agisse simplement d’un espace vert ornemental ou d’un terrain de jeu pour les enfants, un gazon bien fourni et régulier est non seulement esthétique mais également pratique et agréable.
Mais comment faire pour obtenir ce résultat ? Faut-il semer soi-même son gazon ou opter pour la solution du gazon en rouleau ? Quelles sont les étapes à respecter et à quel moment de l’année faut-il semer ?
Dans ce guide complet, découvrez toutes les astuces des professionnels pour réussir la création et l’entretien de vos pelouses et gazons.
1. Bien choisir son type de gazon
Avant même de commencer à retourner la terre, il est primordial de bien définir l’utilisation future de votre pelouse. En effet, votre choix de gazon doit être adapté :
- À l’usage : pelouse ornementale, terrain de jeu pour enfants, usage sportif…
- À l’ensoleillement : ombre, mi-ombre, plein soleil
- Au climat : résistance à la sécheresse ou au froid selon les régions
- Au sol : composition sableuse, argileuse, drainante ou non…
Les critères de choix :
- L’usage :
- Gazon rustique pour terrain de sport/jeu : graminées résistantes au piétinement comme le ray-grass
- Gazon décoratif : fines graminées comme les fétuques pour un rendu esthétique
- Gazon ombragé : mélanges spécifiques tolérant le manque de lumière
- L’ensoleillement :
- Plein soleil : gazons résistants à la sécheresse (fétuques, pâturins)
- Mi-ombre : mélanges spécifiques
- Ombre : certaines fétuques et agrostides supportent un ombrage léger
- Le climat :
- Froid et humide : gazons rustiques (ray-grass anglais, fétuques rouges)
- Chaud et sec : graminées résistantes à la sécheresse (fétuques ovine et rouge)
- Le sol :
- Sableux et drainant : gazons adaptés aux terrains pauvres (fétuques ovine et rouge)
- Argileux et compact : mélanges contenant du ray-grass anglais
Les variétés de graminées : avantages et inconvénients
Les semences de gazon sont généralement commercialisées en mélanges de plusieurs graminées complémentaires. Mais quelles sont ces différentes variétés et leurs caractéristiques ?
Le ray-grass anglais
- Avantages : robustesse, résistance au piétinement, croissance rapide
- Inconvénients : grande consommation en eau, sensibilité à la sécheresse
- Utilisation : terrains de sport, zones de jeu, ombre, sols tassés
Les fétuques
- Avantages : finesse, esthétique, rusticité, faible besoin en eau
- Inconvénients : croissance lente, moins résistante au piétinement
- Utilisation : pelouses décoratives, zones ensoleillées ou ombragées
Le pâturin des prés
- Avantages : finesse des brins, faible besoin en eau, tolère la mi-ombre
- Inconvénients : moins résistant au froid et au piétinement
- Utilisation : pelouses décoratives en situations ensoleillées à mi-ombrées
L’agrostide
- Avantages : supporte la mi-ombre, finesse du feuillage, rusticité
- Inconvénients : croissance plutôt lente, n’aime pas la chaleur
- Utilisation : ombre, mi-ombre, sol drainant
2. Préparer le terrain pour le semis
Une fois votre choix de gazon arrêté en fonction de votre situation, il est temps de passer à la préparation du terrain. Celle-ci est indispensable aussi bien dans le cas d’un semis que d’une pose de gazon en rouleau.
Les étapes de préparation :
- Délimiter précisément la surface à ensemencer
- Nettoyer le terrain et éliminer toutes les mauvaises herbes
- Retourner profondément la terre pour l’aérer et l’assouplir
- Enrichir le sol avec un apport d’amendement organique
- Laisser reposer par un « faux-semis »
- Affiner et niveler le sol avant semis
- Tasser légèrement le terrain avant semis
1. Délimiter la surface
À l’aide de piquets et de ficelle, de cordeau, ou encore avec un tuyau d’arrosage, délimitez précisément les contours de votre future pelouse. Cela permettra d’obtenir des bordures nettes entre votre gazon et le reste du jardin.
2. Nettoyer et désherber
Il est indispensable d’éliminer en profondeur toutes les mauvaises herbes indésirables. Pour ce faire :
- Désherbage manuel pour les petites surfaces
- Désherbage thermique à flamme ou électrique pour les zones envahies
- Désherbant chimique total sans rémanence pour les zones très infestées, à appliquer 1 mois 1/2 à 2 mois avant semis
3. Retourner la terre
À la bêche ou au motoculteur selon la surface, retournez la terre sur 15 à 20 cm de profondeur. Cela permettra :
- D’aérer et d’assouplir le sol
- D’en extraire pierres, déchets et résidus de racines
- De stimuler l’activité biologique
Evitez cependant un broyage trop fin qui tasserait la terre.
4. Enrichir le sol
Apportez sur l’ensemble de la surface :
- Du compost bien décomposé
- Des engrais organiques
- Du fumier ou de l’humus de qualité
En quantité de l’ordre de 5 kg/m2.
Cet apport nutritif améliorera la qualité du sol et favorisera le bon développement des graminées.
5. Laisser reposer : le faux-semis
Cette étape est cruciale ! Elle consiste à :
- Laisser le sol « reposer » environ 3 semaines après l’avoir travaillé
- Les graines d’herbes indésirables vont germer et développer de jeunes pousses
- Vous pourrez alors les éliminer facilement avant de semer
Votre future pelouse partira ainsi dans un sol propre, sans concurrence des mauvaises herbes.
6. Affiner et niveler
Juste avant le semis, reprenez le terrain pour :
- Passer la griffe pour briser les éventuelles mottes restantes
- Ratisser pour éliminer cailloux et débris en surface
- Niveler soigneusement à la règle et au râteau pour obtenir une surface parfaite
7. Tasser légèrement
Enfin, tassez légèrement le terrain à l’aide d’un rouleau (sans trace de pas !) pour que :
- Les graines soient en contact étroit avec le sol
- La terre forme une surface ferme et plane pour faciliter la tonte future
3. Quand semer son gazon ?
Deux périodes dans l’année sont favorables aux semis de gazons : le printemps et l’automne. Mais laquelle choisir ?
Au printemps
En avril-mai-juin dans la plupart des régions, dès fin février dans le Sud.
Avantages :
- Sol réchauffé : accélération de la germination
- Végétation active : meilleure implantation
Inconvénients :
- Concurrence des mauvaises herbes
- Nécessite un arrosage soutenu en été
- Jeune gazon fragilisé face à la sécheresse estivale
À l’automne
En septembre-octobre, possibilité jusqu’à mi-novembre dans le Sud.
Avantages :
- Sol encore chaud : germination rapide
- Faible concurrence des adventices
- Croissance renforcée avant l’hiver : meilleure reprise au printemps
- Résistance accrue à la sécheresse l’année suivante
- Arrosage facilité par les pluies
Inconvénients :
- Risque de gelées précoces
4. Semer son gazon soi-même
Une fois le terrain bien préparé et la période de semis choisie, place à l’ensemencement proprement dit !
Le matériel nécessaire :
- Semences de qualité adaptées
- Semoir mécanique pour surfaces importantes (+ de 200 m2)
- Semis manuel pour petites surfaces
- Râteau et rouleau
- Arrosoir
Les étapes du semis :
- Diviser la surface en zones d’1 m de large pour faciliter la répartition régulière
- Semer en 2 passages croisés en répartissant 30 à 40 g/m2
- Recouvrir très superficiellement les graines avec un râteau
- Tasser à nouveau avec le rouleau
- Arroser copieusement en pluie fine pour faire lever
Conseils et astuces :
- Ne semez pas par grand vent
- Evitez de marcher sur le terrain après semis
- Maintenez le terrain humide mais sans excès d’eau jusqu’à la levée
- Patientez jusqu’à 10 cm de hauteur avant la première tonte
5. Choisir le gazon en rouleau
Le gazon en rouleau, également appelé gazon naturel, constitue une excellente alternative au semis.
Il s’agit de tapis de gazon tout prêts, cultivés en plaques qu’il suffit de dérouler et de « coller » sur le terrain.
Les avantages :
- Solution rapide : pelouse immédiate !
- Meilleure reprise et enracinement
- Aspect uniforme dès la pose
La préparation du terrain reste néanmoins identique au semis pour assurer une bonne reprise.
Il suffit ensuite de dérouler les plaques bord à bord sur le terrain avant de les fixer avec des pointes.
Veillez à toujours arroser copieusement après la pose et évitez de marcher sur la pelouse naissante.