L’indice de masse corporelle, plus connu sous son acronyme IMC, est un indicateur utilisé depuis les années 1840 pour évaluer corpulence et risques pour la santé. Mais qu’est-ce que cet indice dont on entend tant parler ? Comment se calcule-t-il exactement ? À quoi correspond son résultat ? Dans cet article, nous allons répondre à toutes ces questions et vous apporter un éclairage complet sur le calcul et l’interprétation de votre IMC.
L’IMC, c’est quoi exactement ?
L’IMC, pour Indice de Masse Corporelle, est un calcul mathématique simple qui permet d’estimer la corpulence d’un individu adulte à partir de deux données : son poids et sa taille. Il a été mis au point au 19ème siècle par le statisticien belge Adolphe Quetelet, d’où son autre nom d’indice de Quetelet.
Depuis les années 1990, l’IMC est devenu l’indicateur de référence utilisé à travers le monde pour évaluer les risques liés au surpoids et à la maigreur. En France, il est notamment employé dans le cadre des bilans de santé et des campagnes de prévention sanitaire menées par les autorités de santé publique.
À quoi sert l’IMC ?
Concrètement, le calcul de l’IMC permet :
- D’estimer le niveau de corpulence d’une personne : poids insuffisant, normal, surpoids, obésité.
- D’évaluer les risques pour la santé liés au surpoids ou à la maigreur : diabète, maladies cardiovasculaires, hypertension artérielle…
- De dépister des situations de dénutrition ou de surcharge pondérale au niveau populationnel.
- De suivre l’évolution du poids dans le temps chez un même individu.
L’IMC constitue donc un précieux indicateur de santé publique. Même s’il présente certaines limites (nous y reviendrons plus loin), il demeure très utilisé par les médecins, nutritionnistes et autorités sanitaires.
Comment calculer son IMC ?
La formule scientifique de l’IMC
La formule scientifique de calcul de l’IMC est la suivante :
IMC = poids (kg) / taille2 (m)
Concrètement :
- On commence par prendre son poids en kilogrammes.
- On calcule le carré de sa taille en mètres (on multiplie la taille par elle-même).
- On divise ensuite le poids par la taille au carré.
Par exemple, pour une personne mesurant 1m70 et pesant 70kg :
- Taille : 1,70 m
- Taille au carré : 1,70 x 1,70 = 2,89
- Poids : 70 kg
- IMC = 70 / 2,89 = 24,2
Le résultat obtenu est l’IMC, exprimé généralement en kg/m2 (sans unité).
Utilisez notre calculateur d’IMC
Pour gagner du temps, vous pouvez bien sûr utiliser notre calculateur d’IMC ci-dessous. Il vous suffit d’indiquer votre poids, votre taille et votre sexe pour obtenir instantanément votre IMC.
Interprétation de l’IMC
Une fois le résultat obtenu, comment savoir si votre IMC est normal ou s’il révèle un surpoids, une insuffisance pondérale ou une obésité ? Voici l’interprétation officielle des valeurs d’IMC, selon la classification internationale établie par l’OMS :
IMC | Classification |
---|---|
Moins de 16,5 | Dénutrition ou famine |
16,5 à 18,5 | Maigreur |
18,5 à 25 | Corpulence normale |
25 à 30 | Surpoids |
30 à 35 | Obésité modérée |
35 à 40 | Obésité sévère |
Plus de 40 | Obésité morbide ou massive |
D’après ce tableau :
- Un IMC normal se situe entre 18,5 et 25
- Un IMC entre 25 et 30 correspond à un surpoids
- Un IMC de plus de 30 indique une situation d’obésité, plus ou moins sévère selon le niveau atteint
Par exemple, une personne ayant un IMC à 33 se situe en obésité modérée. À l’inverse, un IMC à 19,5 est tout à fait normal.
Quel est l’IMC moyen en France ?
Selon les dernières statistiques nationales sur la corpulence des Français, l’IMC moyen en France est de 26, ce qui correspond à une situation de léger surpoids.
En comparaison, l’IMC moyen se situe plutôt entre 23 et 24 chez les femmes, et entre 25 et 26 chez les hommes.
La France fait ainsi partie des pays développés qui n’ont pas une population trop en surcharge pondérale, malgré une tendance à la hausse ces dernières décennies.
Limites et biais de l’IMC
Bien que très utilisé, l’indice de masse corporelle présente certaines limites qu’il faut garder à l’esprit lors de son interprétation.
L’IMC ne tient pas compte de la composition corporelle
La principale critique adressée à l’IMC est qu’il se base uniquement sur le poids et la taille, sans tenir compte de la répartition entre masse grasse et masse maigre (muscles, os).
Or, une personne très musclée pourra avoir un IMC élevé, non pas à cause d’un excès de graisse mais du fait d’une importante masse musculaire. À l’inverse, une personne ayant peu de muscles et beaucoup de graisse aura un IMC moins élevé.
L’IMC a donc tendance à surestimer la corpulence réelle des personnes très sportives, et à sous-estimer celle des personnes sédentaires.
Exemple d’Anne, 38 ans
Anne pèse 75 kg pour 1m70, ce qui lui donne un IMC de 26 (surpoids). Cependant, cette joggeuse amatrice est très sportive et possède une masse musculaire développée, en particulier au niveau des jambes. Son pourcentage réel de masse grasse est d’environ 20%, ce qui est tout à fait correct pour une femme.
Son IMC élevé est donc trompeur et surestime son niveau d’embonpoint. D’autres indicateurs comme l’impédancemétrie ou la mesure des plis cutanés donneraient une appréciation plus juste de sa corpulence.
L’IMC ignore aussi la répartition des graisses
Autre limite : l’IMC ne tient pas compte de la répartition des graisses dans l’organisme, or celle-ci est déterminante.
En effet, un excès de graisse abdominale viscérale (autour des organes) est bien plus néfaste en termes de risques cardiométaboliques qu’un excès au niveau des cuisses ou des fesses.
Une personne ayant un IMC élevé mais une graisse sous-cutanée (en périphérie) sera moins à risque qu’une personne avec un IMC inférieur mais une accumulation de graisse abdominale et viscérale.
Exemple : IMC de Paul et Sophie
Paul et Sophie ont tous les deux un IMC à 29 (en surpoids proche de l’obésité).
Cependant, Paul a une morphologie en pomme avec un tour de taille élevé, tandis que Sophie a plutôt une morphologie en poire et un tour de taille dans les normes.
Malgré un IMC identique, le risque cardiométabolique est plus important pour Paul, du fait de son excès de graisse abdominale néfaste pour la santé.
Femmes enceintes, enfants, seniors : des cas particuliers
L’IMC présente également certaines limites dans des situations physiologiques particulières, chez les enfants, les femmes enceintes ou les seniors.
La grossesse fausse le calcul
Chez la femme enceinte, la prise de poids liée à la grossesse fausse le calcul de l’IMC. Celui-ci n’a ainsi aucune signification pendant cette période.
Une fois l’accouchement passé et le poids redevenu stable, l’IMC redevient un indicateur utile pour évaluer l’état corporel de la jeune maman.
Il existe des courbes spécifiques chez l’enfant
Chez l’enfant et l’adolescent en pleine croissance, l’interprétation de l’IMC doit aussi se faire différemment de l’adulte. En effet, la corpulence évolue beaucoup d’une année sur l’autre.
C’est pourquoi il existe des courbes de corpulence spécifiques en fonction de l’âge et du sexe, présentes dans les carnets de santé. Elles permettent de situer si l’IMC d’un enfant est adapté ou non à son développement staturo-pondéral.
La normalité change après 50 ans
Enfin, après 50 ans, les normes d’IMC sont légèrement différentes de l’adulte jeune ou d’âge mûr, notamment à cause des changements de composition corporelle liés au vieillissement (moins de muscles, plus de graisses).
Ainsi, chez le senior, un IMC entre 23 et 27 peut être considéré comme normal. Moins restrictive, cette fourchette permet de fixer des objectifs de poids réalistes et adaptés aux personnes âgées.
Quand faut-il s’inquiéter de son IMC ?
D’après les seuils définis par l’OMS, un IMC inférieur à 18,5 ou supérieur à 25 doit vous alerter. Mais concrètement, à partir de quel niveau d’IMC doit-on réellement s’inquiéter ?
Risques pour la santé d’un IMC trop élevé
D’une manière générale, plus l’IMC est élevé au-delà de 25, plus les risques pour la santé augmentent : hypertension artérielle, diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, cancers…
Ainsi, une obésité même modérée (IMC entre 30 et 35) doit vous conduire à consulter un médecin, car elle majore significativement ces risques sur le long terme.
Exemple d’Eric, 36 ans
À 36 ans, Eric pèse 100 kg pour 1m75, soit un IMC à 32,Même s’il se sent en forme, cette obésité expose Eric à un risque accru de diabète et de maladies cardiovasculaires à terme.
Son médecin lui conseille de perdre du poids progressivement par un rééquilibrage alimentaire et la reprise d’une activité sportive adaptée. Un suivi diététique peut également l’aider à atteindre ses objectifs.
Des risques aussi en cas de poids insuffisant
À l’inverse, un IMC inférieur à 18,5 doit également vous alerter, car il révèle une situation de maigreur pouvant découler d’une dénutrition ou d’un trouble du comportement alimentaire.
Outre l’impact psychologique, cette insuffisance pondérale peut engendrer fatigue, troubles menstruels, frilosité, déficit immunitaire ou déminéralisation osseuse.