Lorsque l’on contracte un crédit immobilier pour acheter un bien, que ce soit une résidence principale ou un investissement locatif, les banques nous demandent quasiment systématiquement de souscrire une assurance emprunteur. Parmi les différentes garanties incluses dans ces contrats d’assurance, l’assurance décès invalidité, plus communément appelée ADI, est incontournable. Dans cet article, je vais vous expliquer en détail ce qu’est précisément l’ADI, pourquoi elle est si importante, comment l’obtenir au meilleur prix et bien d’autres aspects essentiels. Attachez vos ceintures, on démarre !
L’assurance décès invalidité, un filet de sécurité indispensable
Comme son nom l’indique, l’assurance ADI vous couvre en cas de décès ou d’invalidité pendant la durée de remboursement de votre crédit immobilier. Si l’un de ces événements malheureux devait vous arriver, c’est alors l’assurance qui prendrait le relais et continuerait à rembourser les mensualités du prêt à votre place, évitant à vos proches d’avoir à assumer cette charge.
Plus précisément, en cas de décès, l’assurance remboursera à la banque le capital restant dû, c’est-à-dire le montant qu’il vous reste à rembourser au moment du sinistre. Vos héritiers n’auront donc pas à se soucier de la dette. En cas d’invalidité (perte totale et irréversible d’autonomie suite à un accident ou une maladie), l’assurance prendra en charge les mensualités le temps de votre incapacité.
L’ADI est vraiment la garantie minimale à avoir quand on souscrit un crédit immobilier. C’est une protection indispensable pour vous et votre famille, un véritable filet de sécurité pour faire face aux coups durs. Les banques l’exigent d’ailleurs pour vous accorder le prêt.
L’assurance emprunteur au sens large
L’assurance décès invalidité s’inscrit dans le cadre plus large de ce qu’on appelle l’assurance emprunteur (ou assurance de prêt). Les contrats d’assurance emprunteur incluent toujours au minimum les garanties décès et PTIA (perte totale et irréversible d’autonomie), mais peuvent aussi proposer d’autres couvertures complémentaires comme :
- L’incapacité temporaire de travail (ITT) : prise en charge de tout ou partie des mensualités en cas d’arrêt de travail suite à un accident ou une maladie
- L’invalidité permanente partielle (IPP) : versement d’une rente en cas de handicap partiel diminuant votre capacité de travail
- La perte d’emploi : prise en charge d’une partie des mensualités en cas de chômage
Ces garanties supplémentaires ne sont pas obligatoires mais peuvent s’avérer très utiles selon votre situation. N’hésitez pas à bien vous renseigner auprès de différents assureurs pour choisir la formule la plus adaptée à vos besoins et votre budget.
Pourquoi les banques imposent-elles l’ADI ?
Vous l’aurez compris, la souscription d’une assurance emprunteur avec à minima les garanties décès et invalidité est une condition sine qua non pour obtenir un crédit immobilier auprès des banques. Mais pourquoi sont-elles si exigeantes à ce sujet ?
La réponse est simple : en vous prêtant de l’argent sur une très longue durée (souvent 20 ou 25 ans), la banque prend un risque important. Si jamais il vous arrivait quelque chose et que vous ne pouviez plus rembourser, elle se retrouverait avec une créance irrécouvrable sur les bras. L’assurance est donc là pour garantir à la banque qu’elle récupèrera dans tous les cas son argent, y compris si vous décédez ou devenez invalide.
C’est une sécurité pour le prêteur, et dans une moindre mesure pour vous aussi. Sans assurance, la banque serait en droit d’exiger de vos proches qu’ils remboursent le crédit à votre place, ce qui pourrait les mettre dans une situation financière très délicate. Avoir une assurance est donc un excellent moyen de protéger votre famille.
Comment obtenir une assurance décès invalidité ?
Il y a deux façons principales de souscrire une assurance emprunteur :
- Prendre le contrat groupe proposé par votre banque au moment du prêt
- Faire jouer la concurrence en cherchant un contrat individuel auprès d’un autre organisme (on parle alors de délégation d’assurance)
La première solution a l’avantage de la simplicité : vous n’avez qu’à signer le contrat pré-négocié par la banque, souvent avec sa propre filiale d’assurance. Mais ce n’est pas toujours le choix le plus intéressant financièrement.
En effet, depuis l’adoption de la loi Lagarde en 2010, vous avez le droit de choisir librement votre assurance emprunteur. De nombreux acteurs (assureurs, courtiers, mutuelles…) proposent désormais des contrats en délégation, souvent moins chers que ceux des banques. Il est donc vivement recommandé de comparer les offres avant de vous décider. Des économies de plusieurs milliers d’euros sont possibles sur la durée totale du prêt !
Pour trouver le contrat le plus adapté à votre profil, vous pouvez passer par un courtier spécialisé qui analysera vos besoins et vous fera une proposition personnalisée. Sinon, n’hésitez pas à consulter les comparateurs en ligne et les sites des assureurs. Pensez aussi à négocier avec votre banque, parfois prête à aligner ses tarifs pour ne pas vous voir partir ailleurs.
Quelle est la meilleure assurance décès invalidité ?
La meilleure ADI est celle qui répond précisément à vos besoins, pour un coût raisonnable. Mais comment faire le bon choix parmi toutes les offres disponibles sur le marché ? Voici quelques critères à examiner de près :
- Les garanties incluses : assurez-vous que le contrat couvre bien au minimum le décès et la PTIA, mais aussi d’autres risques importants pour vous (ITT, IPP, perte d’emploi…)
- Le niveau de couverture : est-il suffisant au regard de votre situation (montant et durée de votre prêt, composition familiale…) ?
- Les exclusions de garanties : lisez bien les petits caractères du contrat pour connaître les situations non couvertes (sports à risque, maladies antérieures…). Des exclusions trop nombreuses sont un mauvais point.
- Le délai de franchise : c’est le délai entre la survenance du sinistre et le début de la prise en charge par l’assurance, souvent de 3 mois pour l’ITT. Plus il est court, mieux c’est.
- Le coût : comparez les tarifs des différents assureurs selon votre profil (âge, état de santé, profession…), en rapportant le coût total à la durée du prêt.
- Les formalités médicales : en fonction de votre âge et du montant à assurer, une visite médicale et des examens peuvent être demandés. Les assureurs les plus souples vous feront gagner du temps.
N’hésitez pas à vous faire aider par un professionnel pour comparer les offres et trouver le contrat le plus avantageux. Certains sites et courtiers vous proposent même des devis gratuits.
Le questionnaire de santé, une étape obligatoire et délicate
Pour toute souscription d’assurance emprunteur, vous devrez remplir un questionnaire médical détaillé sur votre état de santé. C’est une étape obligatoire, qui permet à l’assureur d’évaluer les risques. Soyez honnête et exhaustif dans vos réponses, sans rien omettre : toute fausse déclaration peut entraîner une nullité du contrat, voire des sanctions. Mais pas de panique, les assureurs ont l’habitude de traiter des dossiers avec tous types de profils, y compris des personnes ayant des problèmes de santé.
Selon les cas, des examens médicaux complémentaires peuvent être demandés (prises de sang, électrocardiogramme, compte-rendu de votre médecin traitant…). C’est plus contraignant mais cela permet à l’assureur d’affiner son évaluation des risques.
Si vous avez ou avez eu par le passé des soucis de santé, le plus sage est de rassembler tous les documents nécessaires (ordonnances, comptes-rendus d’hospitalisation…) et d’expliquer très clairement votre situation dans le questionnaire. Vous pouvez aussi joindre un courrier d’explication. Plus vous serez transparent, plus vos chances d’obtenir une assurance seront grandes.
Si malgré tout un assureur refuse votre dossier ou vous propose des surprimes très élevées, ne vous découragez pas. La convention AERAS permet aux personnes présentant un risque aggravé de santé d’accéder sous certaines conditions à une assurance emprunteur. C’est un droit auquel vous pouvez prétendre.
Combien coûte une assurance décès invalidité ?
Le coût d’une assurance emprunteur est extrêmement variable d’un profil à l’autre. Il dépend de nombreux critères :
- Votre âge et celui de votre co-emprunteur éventuel
- Votre état de santé et vos antécédents médicaux
- Votre profession et celle de votre co-emprunteur (certains métiers sont considérés comme à risque)
- Le montant et la durée du prêt à assurer
- Les garanties choisies (décès, PTIA, ITT, IPP…) et le niveau de couverture
- L’assureur retenu (les banques sont souvent plus chères que les délégations d’assurance)
Il est donc difficile de donner une fourchette de prix unique. Mais globalement, le coût d’une assurance emprunteur représente en moyenne entre 0,2% et 0,6% du capital emprunté par an. Pour un prêt de 200 000 € sur 20 ans, cela représente entre 8 000 € et 24 000 € selon les contrats. C’est loin d’être négligeable !
Je vous conseille vivement de faire des simulations auprès de différents assureurs pour comparer les tarifs selon votre situation. Les écarts peuvent être très importants. Un courtier pourra aussi vous aider à y voir plus clair.
Autre astuce pour faire baisser la facture : penser à renégocier régulièrement votre contrat d’assurance, y compris en cours de prêt. Depuis l’adoption de la loi Hamon en 2014 et de la loi Bourquin en 2018, il est possible de résilier et changer d’assurance emprunteur à chaque date anniversaire, en respectant un préavis de 2 mois. Si vous trouvez moins cher ailleurs ou que votre situation a évolué, n’hésitez pas à faire jouer la concurrence !
Comment mettre en place la garantie ADI ?
Une fois que vous avez trouvé le contrat d’assurance qui vous convient, vous devez le faire valider auprès de votre banque. Celle-ci ne peut pas s’y opposer si les garanties proposées sont équivalentes à celles de son propre contrat.
Concrètement, vous devez fournir à votre prêteur une copie de la fiche standardisée d’information de votre assurance, ainsi que les documents prouvant que vous remplissez les formalités médicales. La banque aura ensuite 10 jours pour vous donner une réponse et intégrer la délégation d’assurance à votre offre de prêt.
Une fois votre crédit débloqué, votre assurance prendra effet immédiatement. Vous commencerez à payer les cotisations chaque mois, en même temps que les échéances du prêt. Le montant des primes sera clairement indiqué sur votre tableau d’amortissement.
Si pendant la durée du prêt vous changez d’assurance en cours de route, signalez-le à votre banque et envoyez-lui à nouveau les documents nécessaires. Sans réponse de sa part sous 10 jours, elle est réputée avoir accepté votre nouveau contrat.
Et si jamais vous deviez faire jouer votre garantie décès ou invalidité, ayez le réflexe de contacter immédiatement votre assureur ET votre banque. Votre assureur vous expliquera les démarches à suivre et les justificatifs à fournir pour mettre en œuvre la prise en charge.