En cette année, alors que je m’interroge sur la meilleure façon de préparer ma retraite, deux produits d’épargne retiennent particulièrement mon attention : l’assurance vie et le Plan d’Épargne Retraite, plus connu sous le nom de PER. Mais lequel de ces deux placements choisir pour optimiser mes revenus une fois à la retraite, tout en profitant d’une fiscalité avantageuse ? C’est la question à laquelle je vais tenter de répondre dans cet article, en me basant sur mes recherches et mon expérience personnelle.
Comprendre les spécificités de l’assurance vie et du PER
Avant de pouvoir déterminer lequel de ces deux produits d’épargne est le plus intéressant dans ma situation, il me faut d’abord bien comprendre leurs principales caractéristiques :
L’assurance vie, un placement flexible
L’assurance vie est depuis longtemps mon placement favori. J’apprécie particulièrement sa flexibilité, puisque mon épargne reste disponible à tout moment si j’en ai besoin. Je peux effectuer des retraits partiels ou totaux quand je le souhaite. Au niveau de la fiscalité, c’est également très avantageux puisqu’après 8 ans de détention, je bénéficie d’un prélèvement forfaitaire unique sur les gains, avec un abattement annuel de 4600€ pour une personne seule, ou 9200€ pour un couple. De quoi récupérer une belle somme sans payer d’impôts !
En matière de transmission, l’assurance vie m’offre aussi de beaux avantages. Je peux ainsi transmettre jusqu’à 152 500€ à chaque bénéficiaire sans droits de succession, si j’ai effectué mes versements avant 70 ans. Un vrai plus pour protéger mes proches.
Avec l’assurance vie, j’ai également accès à une grande variété de supports d’investissement, du fonds en euros sécurisé aux unités de compte plus dynamiques et potentiellement plus rentables sur le long terme. Selon mon profil, je peux adapter la répartition de mon épargne entre ces différents supports.
Le PER, un atout fiscal pour préparer sa retraite
Si l’assurance vie m’offre une grande souplesse, le Plan d’Épargne Retraite a lui aussi de sérieux arguments. Son principal atout est fiscal : les versements volontaires que j’effectue sur mon PER sont déductibles de mon revenu imposable, dans une certaine limite. Concrètement, cela me permet de réduire mes impôts l’année des versements. Le montant que je peux déduire dépend de mes revenus et de ma situation familiale.
La contrepartie est que mon épargne sera en principe bloquée jusqu’à ma retraite. Je ne pourrai la récupérer par anticipation que dans quelques situations exceptionnelles comme l’achat de ma résidence principale, un accident de la vie, une expiration de mes droits au chômage, etc.
Au moment de récupérer mon épargne à la retraite, j’aurais le choix entre une sortie en capital ou en rente viagère. Dans les deux cas, mes retraits seront imposés, mais selon des modalités différentes. Pour la rente viagère, seule une fraction sera soumise à l’impôt, en fonction de mon âge. Pour la sortie en capital, ce sont mes versements qui seront exonérés, seuls les gains seront imposés.
Comme pour l’assurance vie, je bénéficie aussi avec le PER d’un large choix de supports, en gestion libre ou en gestion pilotée.
PER ou assurance vie, comment choisir ?
Maintenant que les spécificités de chaque produit sont plus claires, il est temps pour moi de déterminer lequel correspond le mieux à ma situation. Plusieurs critères vont entrer en compte.
Une question de disponibilité de l’épargne
Un élément clé va être la disponibilité de mon épargne. Avec l’assurance vie, je sais que je peux y avoir accès à tout moment si besoin, ce qui est sécurisant. En cas de coup dur, je pourrai puiser dans ce capital. Le PER est lui beaucoup plus contraignant sur ce plan, avec un blocage jusqu’à la retraite sauf rares exceptions.
Mon choix va donc dépendre en partie de mon besoin de précaution : ai-je suffisamment d’épargne de sécurité disponible à court terme sur d’autres supports (Livret A, etc.) ? Si oui, immobiliser une partie de mon épargne sur le PER ne me posera pas de problème. Mais si j’ai besoin de conserver de la souplesse, l’assurance vie reste plus appropriée.
Le critère de la fiscalité
En matière de fiscalité, le PER présente de gros avantages si je suis fortement imposé. En déduisant mes versements volontaires de mon revenu, je peux alléger significativement ma facture fiscale. Bien sûr, mes retraits futurs seront eux imposés, mais les économies à l’entrée sont immédiates. C’est donc particulièrement intéressant si j’ai aujourd’hui un taux marginal d’imposition (TMI) élevé, car le gain fiscal sera important.
Si mon TMI est faible voire nul, l’avantage fiscal du PER est moindre. Dans ce cas, la fiscalité avantageuse de l’assurance vie, notamment l’abattement sur les gains après 8 ans, peut être plus attractive.
Il me faut donc bien étudier ma situation fiscale actuelle, mais aussi anticiper mon niveau d’imposition futur à la retraite pour déterminer quel produit m’offrira le régime fiscal le plus favorable.
Mes objectifs d’épargne, le critère final
Enfin, le dernier élément clé pour faire mon choix est celui de mes objectifs d’épargne. Le PER est clairement dédié à la préparation de la retraite. Si c’est mon unique but, que j’ai déjà constitué une épargne de précaution suffisante, et que je recherche en priorité des avantages fiscaux immédiats, alors c’est le support idéal.
Mais si j’ai d’autres projets en tête comme un achat immobilier, un voyage, aider mes enfants, etc. alors l’assurance vie reste plus adaptée par sa flexibilité. Comme il n’y a pas de contrainte de blocage, je peux l’utiliser pour mes différents objectifs patrimoniaux.
L’idéal est sans doute d’avoir les deux ! Cela me permet de diversifier mon épargne et de tirer le meilleur des deux produits : les déductions fiscales du PER d’un côté, la souplesse et la fiscalité de l’assurance vie de l’autre.
Assurance vie et PER, le duo gagnant
Après analyse, ma conviction est qu‘assurance vie et PER ne doivent pas être opposés mais combinés intelligemment. En fonction de ma situation et de la répartition de mes besoins entre court, moyen et long terme, je peux panacher les deux pour optimiser à la fois ma fiscalité et mes revenus futurs.
Quelques exemples de répartition
Si je suis fortement imposé aujourd’hui et que j’ai une épargne de précaution par ailleurs, je peux concentrer mes versements sur le PER afin de profiter à plein de l’avantage fiscal. L’assurance vie complétera sur la partie que je veux conserver disponible.
Si je suis peu ou pas imposé, je privilégierai l’assurance vie pour sa flexibilité et sa fiscalité sur les retraits, avec éventuellement un petit PER en complément pour sa sortie en rente viagère défiscalisée.
Si j’ai des revenus confortables et irréguliers, je peux déduire des montants importants les bonnes années sur le PER, et compenser par l’assurance vie les années où je souhaite réduire mes versements.
Les taux servis en 2024
Un élément de contexte important pour choisir est aussi celui des taux servis par ces deux enveloppes. Avec la hausse des taux d’intérêt, les fonds en euros de l’assurance vie retrouvent des couleurs. Les rendements annoncés pour 2023 sont très bons pour de nombreux acteurs, et la tendance devrait se confirmer en 2024. Du côté du PER, les fonds en euros profitent aussi de cette dynamique, avec parfois des rendements encore supérieurs à la moyenne de l’assurance vie.
Côté unités de compte, après une année 2022 difficile marquée par la baisse des marchés financiers, les perspectives pour 2024 sont meilleures. Les performances devraient être au rendez-vous pour ceux qui acceptent une certaine prise de risque.
Globalement, que ce soit en assurance vie ou en PER, les conditions sont donc réunies en 2024 pour obtenir une bonne rémunération de mon épargne, en particulier sur les supports en unités de compte.
Mes conseils pour bien choisir son assurance vie et son PER
Une fois la répartition entre assurance vie et PER définie, il me reste à choisir les contrats les plus adaptés. Voilà quelques conseils tirés de mon expérience :
Pour l’assurance vie
- Privilégier les contrats avec un large choix de supports, afin de pouvoir diversifier mes investissements selon mon profil. L’idéal est d’avoir accès à de nombreux fonds en euros de qualité, ainsi qu’à une gamme complète d’unités de compte (actions, obligations, immobilier, etc.)
- Étudier en détail les frais : frais sur versement, frais de gestion annuels, frais d’arbitrage… Tous ces coûts viennent rogner la performance. Les contrats en ligne sont souvent les plus compétitifs.
- Regarder la solidité et la réputation de l’assureur, afin d’avoir une bonne visibilité sur la pérennité du fonds en euros. Des acteurs comme Generali, Suravenir, Spirica sont des valeurs sûres.
Pour le PER
- Choisir le bon type de gestion : pilotée ou libre. La gestion pilotée, où l’allocation est définie en fonction de mon horizon de départ à la retraite, est plus simple. La gestion libre me laisse la main, mais demande un suivi plus régulier.
- Bien définir mon profil de risque, surtout si j’opte pour la gestion libre. L’allocation dépendra de ma sensibilité aux variations des marchés financiers et du nombre d’années avant ma retraite.
- Comparer plusieurs contrats pour trouver le meilleur rapport choix de supports/frais. Les PER assurantiels proposés par les grands acteurs (Generali, Suravenir, Spirica) sont souvent les plus complets.
Que je choisisse l’assurance vie, le PER, ou idéalement un mix des deux, l’objectif est d’optimiser la construction de mon capital retraite. En prenant un peu de temps aujourd’hui pour définir la meilleure stratégie, je me donne les moyens d’avoir des revenus complémentaires confortables pour mes vieux jours.