Bonjour à tous, aujourd’hui je souhaite aborder un sujet qui préoccupe bon nombre d’entre nous lorsqu’on se retrouve au chômage : comment continuer à bénéficier d’une couverture santé de qualité sans trop grever son budget ? Entre la fin de la mutuelle d’entreprise, la baisse de revenus et l’incertitude sur la durée de la période de chômage, il est légitime de se poser la question. C’est pourquoi je vais tâcher de vous apporter quelques éclairages pour vous aider dans votre réflexion et votre choix de mutuelle en tant que demandeur d’emploi.
L’importance capitale d’avoir une mutuelle, même au chômage
On pourrait se dire qu’au chômage, on va éviter les dépenses superflues et faire l’impasse sur la complémentaire santé. Détrompez-vous, c’est justement quand les revenus baissent qu’il est essentiel de bien se couvrir ! Certes, l’Assurance Maladie obligatoire permet d’être remboursé sur une partie des frais de santé. Mais certains soins sont peu voire pas du tout pris en charge par la Sécurité Sociale : optique, dentaire, dépassements d’honoraires, médecines douces… Or un problème de santé est vite arrivé, et les frais peuvent rapidement devenir astronomiques !
De plus, quand on est au chômage, le moral en prend un coup et on a tendance à négliger son capital santé. Pourtant, c’est maintenant qu’il faut en prendre soin pour mettre toutes les chances de son côté et retrouver un emploi en pleine forme. En continuant à bien vous soigner sans avancer de frais grâce à votre mutuelle, vous éviterez que votre situation ne se dégrade davantage.
Bref, la mutuelle n’est pas un luxe mais une nécessité quand on est demandeur d’emploi. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des solutions adaptées à cette situation !
La portabilité, pour continuer à bénéficier des garanties de son ancienne mutuelle d’entreprise
Si vous bénéficiiez d’une complémentaire santé collective dans le cadre de votre ancien emploi, sachez que vous pouvez en conserver les garanties gratuitement pendant votre période de chômage, grâce au mécanisme de portabilité des droits. Concrètement :
- La portabilité s’applique à tous les anciens salariés justifiant d’au moins un mois d’ancienneté dans leur ancienne entreprise.
- Elle permet de bénéficier du même niveau de garanties que les salariés encore en poste dans l’entreprise.
- La durée des droits est égale à la durée du dernier contrat de travail, dans la limite de 12 mois.
- Pour en bénéficier, il faut en faire la demande auprès de son organisme assureur et fournir les justificatifs demandés (attestation Pôle Emploi etc).
La portabilité est une excellente solution pour continuer à profiter de bonnes garanties à titre gratuit. Néanmoins, elle est limitée dans le temps. Il faudra donc anticiper la souscription d’un nouveau contrat pour prendre le relais quand on arrivera à échéance.
La Complémentaire Santé Solidaire, une aide précieuse pour les foyers modestes
Autre dispositif à connaître quand on est demandeur d’emploi : la Complémentaire Santé Solidaire (CSS). Il s’agit d’une complémentaire santé publique destinée aux personnes à faibles ressources, qui vient en complément des remboursements de l’Assurance Maladie obligatoire. Mise en place fin 2019, elle remplace l’ancienne CMU-C et l’aide à la complémentaire santé (ACS).
Pour bénéficier de la CSS, il faut :
- Résider en France de manière stable depuis plus de 3 mois
- Avoir des ressources inférieures à un certain plafond (fixé en fonction de la composition du foyer)
Si on remplit les conditions d’éligibilité :
- La CSS est gratuite pour les personnes dont les ressources sont inférieures au plafond de base (par exemple 9 203 € par an pour une personne seule au 1er avril 2023)
- Pour ceux dépassant ce seuil mais inférieurs au plafond majoré de 35%, une participation financière sera demandée (entre 8 et 30 € mensuels selon l’âge)
Avec la CSS, la prise en charge est totale sur un grand nombre de soins : consultations, médicaments, hospitalisations, optique, dentaire, audiologie… C’est donc une couverture santé très intéressante pour les chômeurs à petit budget. La demande se fait auprès de sa caisse d’assurance maladie.
Se faire rattacher à la mutuelle de son conjoint
Si votre conjoint est salarié et bénéficie d’une mutuelle collective, c’est une piste à étudier. En effet, la plupart des contrats prévoient la possibilité d’étendre les garanties au conjoint et aux enfants, dans le cadre d’un contrat famille.
L’avantage, c’est que les tarifs sont souvent plus intéressants que pour un contrat individuel classique :
- Une partie de la cotisation est prise en charge par l’employeur du conjoint
- Les garanties collectives sont en général plus protectrices à niveau de prix égal
Attention toutefois, le conjoint salarié devra déclarer l’ajout d’un nouveau bénéficiaire, ce qui impliquera une hausse de cotisation (entièrement à sa charge cette fois). Cette augmentation sera cependant moins élevée que la souscription à un contrat individuel. Renseignez-vous donc auprès de l’employeur ou de l’assureur de votre conjoint pour chiffrer le coût de ce rattachement.
Autre point de vigilance : en cas de séparation ou si le conjoint perd lui aussi son emploi, vous ne serez plus couvert. Il faut donc bien peser le pour et le contre de cette option.
Opter pour une mutuelle individuelle : les points clés pour faire le bon choix
On l’a vu, la portabilité, la CSS ou le rattachement à la mutuelle du conjoint sont des solutions avantageuses pour le demandeur d’emploi. Mais elles ne sont pas adaptées à toutes les situations ni pérennes dans le temps. Souscrire une mutuelle à titre individuel reste souvent un passage obligé.
Pour trouver une complémentaire santé en adéquation avec vos besoins et votre budget de chômeur, voici quelques conseils :
Déterminer le niveau de garanties nécessaire
Les contrats proposent différents niveaux de couverture (souvent 3 ou 4 par assureur). Plus le niveau est élevé, mieux vous êtes remboursés, mais plus la cotisation est chère. Pour faire le bon choix, listez vos besoins :
- Consultez-vous des spécialistes en accès direct (dermatologue, gynécologue…) qui pratiquent des dépassements d’honoraires ?
- Portez-vous des lunettes ou des lentilles ? Allez-vous devoir renouveler votre équipement prochainement ?
- Avez-vous des soins dentaires à prévoir (détartrage, couronne, implant…) ?
- Souhaitez-vous un bon niveau de prise en charge en cas d’hospitalisation (chambre particulière, dépassements d’honoraires chirurgicaux…) ?
- Consultez-vous en médecine douce (ostéopathie, acupuncture…) ?
Être bien couvert sur ces postes de dépenses est important, mais gare au surdimensionnement des garanties ! Choisissez le niveau de remboursement juste suffisant pour ne pas payer des cotisations inutiles.
Étudier la grille de garanties en détail
Au-delà des grands postes de remboursement, épluchez la grille de garanties dans le détail, en étant attentif notamment aux éléments suivants :
- Les forfaits en optique, dentaire et audiologie, exprimés en euros, qui traduisent ce qui sera réellement remboursé en plus du tarif de base de la Sécurité sociale
- La durée de la garantie frais de santé, qui doit couvrir au minimum toute la durée d’hospitalisation
- Les éventuels délais de carence (période durant laquelle certaines garanties ne s’appliquent pas en début de contrat)
- L’étendue du réseau de partenaires (professionnels de santé pratiquant le tiers payant)
- Les services associés : téléconsultation, réseaux de soins, actions de prévention…
N’hésitez pas à mettre en concurrence les offres de différents assureurs et lire attentivement les notices d’information pour comparer ce qui est comparable.
Penser aux contrats solidaires et responsables
Il existe une catégorie spécifique de contrats dits « »solidaires et responsables » ». Ils répondent à un certain nombre d’obligations :
- Interdiction de la sélection médicale et des délais d’attente
- Obligation de prise en charge de certains actes de prévention
- Plafonnement des remboursements en optique et respect des prix limites de vente sur les audioprothèses
- Remboursement du ticket modérateur (sauf cures thermales, médicaments à service médical rendu faible et homéopathie)
Souscrire un contrat solidaire et responsable est intéressant à double titre pour un chômeur :
- Il bénéficie d’une fiscalité avantageuse (taxe de 7% sur les cotisations au lieu de 14%)
- Il protège mieux le consommateur via un cahier des charges strict
Utiliser un comparateur d’assurance santé
Pour mettre toutes les chances de votre côté de dénicher le contrat le plus avantageux, je vous conseille d’utiliser un comparateur d’assurance santé en ligne. Très facile à prendre en main, il vous permet d’obtenir des devis personnalisés en fonction de votre profil, et de les comparer tranquillement.
Sélectionnez 3 ou 4 contrats qui vous conviennent a priori, puis creusez en demandant des devis détaillés et en étudiant à la loupe les garanties. N’hésitez pas non plus à les challenger en mettant les assureurs en concurrence pour négocier des tarifs ou des garanties plus intéressants !
En conclusion : quelle mutuelle choisir quand on est au chômage ?
Vous l’aurez compris, souscire une mutuelle quand on est demandeur d’emploi est indispensable, mais pas toujours simple. Les solutions ne manquent pas entre portabilité, CSS, rattachement et contrats individuels, mais il est important de bien peser les avantages et inconvénients de chaque option en fonction de sa situation personnelle.
Au-delà du prix, qui reste bien sûr un critère majeur quand les ressources diminuent, attachez une grande importance au niveau de garanties pour être certain d’être bien couvert sans mauvaise surprise. Faites jouer la concurrence, lisez tous les détails des contrats et n’