5 innovations géniales pour nettoyer les océans et les plans d’eau
La pollution plastique menace gravement les océans et toute la vie marine. Chaque année, entre 4,8 et 12,7 millions de tonnes de plastique terminent dans les océans. Selon les estimations, les océans pourraient contenir plus de plastique que de poissons d’ici 2050 ! Il est urgent de réagir et de réparer si possible ce qui peut l’être.
Heureusement, de nombreuses innovations voient le jour pour nous aider à nettoyer et dépolluer les mers, océans, lacs et rivières. Découvrez 5 inventions géniales qui permettent de collecter les déchets plastiques avant qu’ils ne polluent durablement les écosystèmes aquatiques.
1. L’Oleo Sponge, l’éponge à océan qui absorbe le pétrole
Développée par des chercheurs américains, l’Oleo Sponge est une éponge capable d’absorber le pétrole et le gasoil déversés en mer, pour ensuite permettre de le recycler. Lors de tests réalisés dans le New Jersey, cette énorme éponge a réussi à récupérer la totalité du pétrole et du gasoil.
C’est un très beau projet pour lutter contre les marées noires causées par les bateaux et nettoyer les ports. L’Oleo Sponge pourrait révolutionner le nettoyage après les catastrophes pétrolières.
2. Mr Trash Wheel, le bateau qui avale les déchets
Mr Trash Wheel est un drôle de petit bateau qui fait fureur à Baltimore. Avec son look de petite souris, il permet de récolter tous les déchets flottants, dont une grande majorité de bouteilles en plastique et de mégots de cigarettes.
Les déchets récoltés sont ensuite recyclés et transformés majoritairement en énergie. Mr Trash Wheel montre qu’avec des solutions simples et astucieuses, on peut agir concrètement contre la pollution plastique des cours d’eau.
3. The Ocean Cleanup, le projet fou d’un jeune Néerlandais
C’est Boyan Slat, un jeune écologiste de 25 ans, qui a eu l’idée de génie d’utiliser les courants marins pour concentrer les déchets vers une barrière géante de 600 mètres de long. Les déchets sont alors capturés dans un « rideau » profond de 3 mètres, avant d’être récupérés pour être recyclés.
Ce dispositif, actuellement en test, est sans doute le projet le plus ambitieux et prometteur pour nettoyer les « continents de plastique » qui polluent les océans. The Ocean Cleanup espère pouvoir nettoyer 50% de la « grande zone d’ordures du Pacifique » d’ici 5 ans.
4. Le Manta, un quadrimaran mangeur de plastiques
Imaginé par le navigateur Yvan Bourgnon, le Manta est un quadrimaran de 56 mètres de long équipé de tapis roulants et de grues. Il est capable de ramasser, compacter et stocker jusqu’à 250 tonnes de déchets par sortie, avant de revenir les décharger à quai.
Le Manta sera le plus grand bateau nettoyeur des océans jamais construit. Son lancement est prévu pour 2022 et il pourra intervenir dans les zones les plus polluées de la planète comme en Asie du Sud-Est.
5. Les initiatives bénévoles comme Project Rescue Ocean
Aux côtés de ces innovations high-tech, les actions bénévoles ont aussi un rôle majeur pour nettoyer les plages et sensibiliser le public. Par exemple, l’association Project Rescue Ocean créée par Benoit Schumann, un pompier et plongeur, organise régulièrement des opérations de nettoyage avec l’aide de volontaires.
En utilisant les réseaux sociaux, il parvient à mobiliser des centaines de personnes sur les lieux pollués. Ces initiatives participatives permettent de collecter des tonnes de déchets et d’éduquer les citoyens à la protection des océans.
L’impact de la pollution plastique sur les océans
Pour prendre conscience de l’ampleur du problème et de l’urgence d’agir, il faut comprendre les effets dévastateurs des déchets plastiques sur les écosystèmes marins et la chaîne alimentaire.
Des milliards de tonnes de plastiques déversés chaque année
On estime qu’entre 75 et 199 millions de tonnes de plastique ont déjà été déversées dans les mers et océans du globe. Et le rythme ne faiblit pas : chaque année, ce sont entre 8 et 12 millions de tonnes supplémentaires qui finissent dans l’océan, soit l’équivalent d’un camion-benne rempli de plastiques déversé… toutes les minutes !
Sur la totalité des déchets marins, le plastique représente 85%. Seulement 1% flotte à la surface, le reste se dépose sur les fonds ou se dégrade en microparticules dans la colonne d’eau. Une fois dans l’océan, un déchet plastique mettra des centaines voire des milliers d’années à disparaître.
Menaces sur la faune marine et la biodiversité
Cette pollution plastique massive représente une menace majeure pour la biodiversité. On estime que 3800 espèces marines sont directement affectées, soit 40% d’entre elles.
Mammifères marins, tortues, oiseaux… Des centaines de milliers d’animaux marins meurent chaque année, étouffés par des sacs plastiques, étranglés par des filets ou l’estomac rempli de bouchons et briquets en plastique. Plus de 90% des oiseaux marins ont déjà ingéré du plastique.
Sans parler des dégâts causés aux coraux et aux écosystèmes par l’accumulation de déchets. Dans certaines zones, on trouve déjà plus de plastiques que de planctons… C’est toute la chaîne alimentaire marine qui est en train d’être contaminée.
Quels dangers pour la santé humaine ?
Cette pollution plastique finit inévitablement par avoir des répercussions sur notre santé. On estime qu’un être humain ingère entre 70 000 et 120 000 microparticules de plastique chaque année, via l’eau, le sel ou les produits de la mer que nous consommons.
Or ces microplastiques sont de véritables éponges à polluants (pesticides, métaux lourds…). Une fois dans l’organisme, ils peuvent perturber le système hormonal et favoriser de nombreuses maladies comme les cancers. Leurs effets à long terme sont encore mal connus mais potentiellement désastreux.
C’est donc une véritable bombe à retardement sanitaire, qui s’ajoute aux autres enjeux écologiques, économiques et sociaux posés par la pollution plastique des océans.
Comment lutter contre les déchets plastiques dans les océans ?
Face à l’ampleur du désastre, il faut se mobiliser à tous les niveaux pour enrayer la pollution plastique des océans. De nombreuses solutions existent, des gestes individuels aux grandes initiatives collectives. Voici quelques pistes pour agir.
Réduire sa consommation de plastique à usage unique
La meilleure façon de lutter contre la pollution plastique, c’est d’abord de réduire sa propre consommation de plastique jetable. Sacs, gobelets, pailles, couverts, bouteilles… De nombreux objets du quotidien peuvent facilement être remplacés par des alternatives réutilisables.
On peut par exemple :
Toujours avoir avec soi un sac en tissu pour ses courses
Utiliser une gourde et des contenants en verre
Privilégier le vrac et les emballages recyclables
Refuser les produits suremballés
Composter ses biodéchets pour éviter les sacs poubelles
En changeant nos habitudes de consommation, on peut déjà réduire drastiquement ses déchets plastiques. Si tout le monde adopte des gestes simples, c’est toute la chaîne de production des plastiques à usage unique qui sera impactée.
Participer à des opérations de nettoyage des plages
Pour agir encore plus concrètement, on peut donner de son temps pour participer à des collectes de déchets sur le littoral. Partout en France, des associations organisent régulièrement ce type d’événements.
En une journée, on peut ramasser des dizaines de kilos de déchets et faire une vraie différence. C’est aussi l’occasion de prendre conscience de l’ampleur de la pollution, de sensibiliser son entourage et de créer du lien autour d’un projet utile.
Des initiatives comme le World CleanUp Day, qui vise à fédérer des millions de citoyens à travers le monde, permettent aussi d’avoir un impact à très grande échelle. La prochaine édition aura lieu le 19 septembre 2020.
Soutenir les innovations et les grand projets
Enfin, on peut soutenir le développement des solutions innovantes de dépollution des océans, en faisant des dons ou en relayant l’information. Des projets comme The Ocean Cleanup ou The SeaCleaners ont besoin de fonds et de visibilité pour mener à bien leurs missions.
En tant que citoyens et consommateurs, on a aussi un rôle à jouer pour encourager la recherche, faire pression sur les industriels et les décideurs politiques. Interpeller les marques sur les réseaux sociaux, signer des pétitions, participer à des manifestations pour l’environnement… Chacun à son niveau peut se mobiliser.
C’est en unissant toutes les forces, individuelles et collectives, qu’on pourra espérer nettoyer les océans et inverser la tendance du tout-plastique. La lutte contre la pollution plastique est l’affaire de tous !
Les innovations pour ramasser les déchets plastiques
Pour nettoyer efficacement les océans, lacs et rivières, de nouvelles technologies sont en train de voir le jour aux quatre coins du monde. Embarquez pour un tour d’horizon des solutions les plus prometteuses.
Les barrages flottants sur les fleuves et rivières
L’idée est d’intercepter les déchets plastiques avant qu’ils n’atteignent la mer, directement dans les cours d’eau. Des barrages flottants sont déployés en travers des fleuves et rivières pour piéger les déchets et les acheminer vers une barge de collecte.
C’est le principe du Ocean Cleanup Project, le plus grand dispositif de ce type, testé avec succès en Asie. D’autres solutions comme les Trash Wheel de Baltimore ou les Interceptor de The Ocean Cleanup s’appuient aussi sur des barrages avaleurs de déchets.
En concentrant les plastiques grâce au courant, ces barrières permettent de les récupérer à grande échelle, avant qu’ils ne se dispersent dans les océans. Un seul Interceptor peut ainsi collecter 50 000 kg de déchets par jour !
Les robots nettoyeurs autonomes
Pour nettoyer les ports, les darses et les marinas, des petits robots conçus spécialement pour la collecte des déchets flottants ont fait leur apparition. Radiocommandés ou autonomes, ils sillonnent la surface pour « gober » les plastiques et autres polluants.
Les modèles les plus avancés comme le BeeBot sont équipés d’une intelligence artificielle pour optimiser leur parcours et reconnaître automatiquement les déchets. D’autres comme le Jellyfishbot ou le WasteShark s’appuient plutôt sur la commande à distance.
Avec leur look futuriste, ces drôles de drones marins démontrent qu’on peut utiliser la haute technologie au service de l’environnement. Capables de stocker plusieurs centaines de litres de déchets, ils pourront à terme assainir de larges zones portuaires.
Les voiliers et bateaux dépollueurs
Pour s’attaquer aux déchets flottants en haute mer, rien ne vaut un bon navire nettoyeur, conçu comme un véritable aspirateur à déchets. Équipés de filets tractés, de tapis roulants et de trémies géantes, ils permettent de collecter les déchets à la source, avant qu’ils ne se dégradent en microplastiques.
Parmi les prototypes les plus prometteurs, on peut citer le Manta d’Yvan Bourgnon, qui sera capable de ramasser 250 tonnes de plastiques avec ses grues de 35 mètres. Ou encore le navire de Plastic Odyssey, un catamaran low-tech qui transforme directement les déchets en carburant par pyrolyse.
En sillonnant les gyres océaniques où s’accumulent les déchets, ces bateaux nettoyeurs nouvelle génération apporteront des solutions concrètes pour dépolluer les océans. L’objectif des SeaCleaners est de réduire la pollution plastique marine de 90% d’ici 2050.
Et bien d’autres solutions innovantes
La lutte contre la pollution plastique fait appel à toujours plus de créativité et d’ingéniosité. Aux quatre coins du monde, start-ups, chercheurs et citoyens inventent des solutions toujours plus astucieuses pour collecter les déchets aquatiques.
Par exemple :
La Seabin, une poubelle flottante qui filtre l’eau des ports
Les Recyclamer, des bateaux-usines qui transforment le plastique en carburant
The Great Bubble Barrier, un rideau de bulles d’air qui bloque et concentre les déchets
Les Sea Vacuum, des aspirateurs sous-marins téléguidés
Les fibres de pêche biodégradables pour remplacer le plastique
Chacune à leur manière, ces solutions démontrent qu’il est possible d’agir et d’inverser la tendance, avec de la volonté et un peu d’imagination ! De quoi garder espoir dans notre capacité collective à préserver ce patrimoine vital que sont les océans.