Vous envisagez de contracter un prêt immobilier ou un crédit à la consommation dans un avenir proche ? Que vous soyez un primo-accédant ou un investisseur expérimenté, il est crucial de bien évaluer vos capacités financières avant de vous lancer dans un projet d’envergure. L’un des critères clés à prendre en compte est le fameux « reste à vivre », un concept méconnu mais pourtant essentiel dans le processus d’obtention d’un crédit auprès des banques.
Dans cet article exhaustif, je vais vous expliquer en détail ce qu’est le reste à vivre, pourquoi il est si important dans votre demande de prêt et comment le calculer avec précision. Nous explorerons également les différences cruciales avec le taux d’endettement, un autre indicateur financier fondamental. Enfin, je vous présenterai un outil puissant et gratuit pour simuler votre reste à vivre en ligne, vous permettant de prendre des décisions éclairées et de maximiser vos chances d’obtenir le financement souhaité.
Qu’est-ce que le reste à vivre ?
Le reste à vivre est la somme d’argent dont vous disposez chaque mois après avoir payé toutes vos charges fixes et obligations financières. En d’autres termes, c’est le montant qui restera sur votre compte bancaire une fois que vous aurez réglé vos mensualités de crédits (prêt immobilier, crédit à la consommation, etc.), vos factures courantes (loyer, électricité, assurances, etc.) et toute autre dépense récurrente et incompressible.
Ce montant restant doit vous permettre de subvenir à vos besoins quotidiens tels que l’alimentation, l’habillement, les transports, les loisirs et bien d’autres. En somme, le reste à vivre reflète votre niveau de vie et votre pouvoir d’achat une fois que vous avez honoré toutes vos obligations financières.
Pourquoi le reste à vivre est-il si important pour les banques ?
Lorsque vous demandez un prêt immobilier ou un crédit à la consommation, les banques analysent minutieusement votre situation financière pour évaluer votre capacité à rembourser le montant emprunté. Outre l’étude de vos revenus et de votre patrimoine, elles accordent une grande importance à votre reste à vivre pour plusieurs raisons :
- Éviter le surendettement : Un reste à vivre trop faible pourrait vous placer dans une situation délicate où vous auriez du mal à faire face à vos dépenses courantes malgré le remboursement de votre crédit. Les banques cherchent à prévenir ce risque de surendettement, qui pourrait compromettre votre capacité de remboursement et entraîner des défauts de paiement.
- Garantir votre pouvoir d’achat : En s’assurant que vous disposez d’un reste à vivre suffisant, les banques veillent à ce que vous puissiez maintenir un niveau de vie décent et continuer à consommer normalement, même après avoir contracté un nouvel emprunt.
- Évaluer votre gestion budgétaire : Un reste à vivre confortable témoigne d’une bonne maîtrise de vos finances personnelles et d’une capacité à gérer vos dépenses de manière responsable. Cela rassure les établissements prêteurs quant à votre solvabilité à long terme.
En définitive, le reste à vivre est un indicateur clé qui permet aux banques de minimiser les risques liés au crédit et de s’assurer que vous serez en mesure de faire face à vos engagements financiers sans compromettre votre niveau de vie.
Comment calculer le reste à vivre ?
Le calcul du reste à vivre peut sembler simple de prime abord, mais il comporte certaines subtilités à prendre en compte. Contrairement au taux d’endettement, qui est exprimé en pourcentage, le reste à vivre est une somme en euros. Voici la formule de base pour le calculer :
Reste à vivre = Revenus mensuels – Charges fixes mensuelles
Cependant, il est important de noter que tous les revenus et toutes les charges ne sont pas pris en compte de la même manière dans ce calcul. Examinons en détail les différents éléments à prendre en considération.
Les revenus à prendre en compte
Du côté des revenus, vous devez prendre en compte :
- Revenus professionnels : Salaires, revenus des professions libérales, chiffre d’affaires pour les indépendants et entrepreneurs. Ces revenus sont généralement comptabilisés à 100 %.
- Revenus locatifs : Les loyers perçus de vos biens immobiliers loués. Cependant, ces revenus ne sont comptabilisés qu’à hauteur de 70 %, car les banques tiennent compte des risques liés à la vacance locative, aux impayés et aux charges d’entretien.
- Pensions et retraites : Les pensions de retraite et autres revenus assimilés sont pris en compte dans leur intégralité.
Il est important de noter que les aides sociales et les allocations familiales ne sont généralement pas prises en compte dans le calcul du reste à vivre, car elles sont considérées comme des revenus instables et susceptibles d’évoluer dans le temps.
Les charges à déduire
Du côté des charges, vous devez déduire :
- Mensualités de crédits en cours : Qu’il s’agisse d’un prêt immobilier, d’un crédit à la consommation ou de tout autre type de crédit, les mensualités que vous remboursez actuellement doivent être déduites de vos revenus.
- Charges de logement : Si vous êtes locataire, votre loyer mensuel doit être déduit. Si vous êtes propriétaire, c’est le montant de votre mensualité de prêt immobilier qui sera déduit.
- Impôts et taxes : Vos impôts sur le revenu, taxes foncières et autres taxes récurrentes doivent être pris en compte dans le calcul.
- Charges contraintes par décision de justice : Les pensions alimentaires ou autres charges résultant d’une décision de justice doivent être déduites de vos revenus.
En revanche, les dépenses courantes variables comme l’alimentation, l’habillement, les loisirs ou les transports ne sont généralement pas prises en compte dans le calcul du reste à vivre, car elles sont considérées comme flexibles et adaptables en fonction de votre situation financière.
Exemple de calcul de reste à vivre
Pour illustrer ce calcul, prenons l’exemple d’un couple avec deux enfants :
Revenus mensuels | Montant |
---|---|
Salaire de Monsieur | 3 000 € |
Salaire de Madame | 2 500 € |
Revenus locatifs (70 %) | 700 € |
Total des revenus | 6 200 € |
Charges fixes mensuelles | Montant |
---|---|
Mensualité de prêt immobilier | 1 200 € |
Mensualité de crédit à la consommation | 300 € |
Impôts sur le revenu | 500 € |
Pension alimentaire | 400 € |
Total des charges | 2 400 € |
Dans cet exemple, le reste à vivre de ce couple s’élève à :
Reste à vivre = 6 200 € – 2 400 € = 3 800 €
Ce montant de 3 800 euros par mois leur permettra de faire face à leurs dépenses courantes telles que l’alimentation, les transports, les loisirs, etc., tout en remboursant leurs crédits en cours.
Différence entre le reste à vivre et le taux d’endettement
Il est important de ne pas confondre le reste à vivre avec le taux d’endettement, qui est un autre indicateur financier clé utilisé par les banques pour évaluer votre situation. Bien que ces deux notions soient liées, elles diffèrent sur plusieurs points :
- Nature de l’indicateur : Le taux d’endettement est exprimé en pourcentage, tandis que le reste à vivre est une somme en euros.
- Calcul : Le taux d’endettement se calcule en divisant le montant total de vos mensualités de crédit par le montant de vos revenus mensuels. Le reste à vivre, lui, est obtenu en soustrayant vos charges fixes de vos revenus.
- Utilisation : Le taux d’endettement est principalement utilisé pour déterminer votre capacité d’emprunt maximale, tandis que le reste à vivre sert à évaluer votre niveau de vie et votre pouvoir d’achat une fois le crédit contracté.
Bien que distinct, le reste à vivre est souvent analysé en complément du taux d’endettement par les banques. En effet, un taux d’endettement élevé (supérieur à 35 %) peut être compensé par un reste à vivre confortable, ce qui pourrait permettre à l’établissement prêteur de vous accorder une dérogation et de valider votre demande de crédit.
Inversement, un reste à vivre trop faible, même avec un taux d’endettement respectant les normes, pourrait compromettre votre dossier de prêt, car les banques chercheront à s’assurer que vous pourrez maintenir un niveau de vie décent malgré le remboursement de votre crédit.
Quel est le reste à vivre minimum exigé par les banques ?
Contrairement au taux d’endettement, qui est encadré par des recommandations officielles (35 % maximum), il n’existe pas de reste à vivre minimum défini par la loi ou par une autorité de régulation. Chaque banque est libre de fixer ses propres critères en la matière, en fonction de sa politique de risque et de l’analyse de votre situation personnelle.
Cependant, il est possible d’établir des fourchettes indicatives du reste à vivre généralement exigé par les banques, en fonction de la composition de votre ménage :
- Personne seule : Entre 700 € et 1 000 € par mois
- Couple sans enfant : Entre 1 200 € et 1 500 € par mois
- Famille monoparentale avec un enfant : Entre 1 000 € et 1 500 € par mois
- Couple avec un enfant : Entre 1 500 € et 2 000 € par mois
- Couple avec deux enfants : Entre 1 800 € et 2 500 € par mois
Ces fourchettes peuvent varier en fonction de votre lieu de résidence et du coût de la vie dans votre région. Une banque pourrait exiger un reste à vivre plus élevé si vous vivez dans une grande ville où le coût de la vie est plus important.
Il est important de noter que ces chiffres ne sont que des indications générales. Chaque dossier de prêt est analysé au cas par cas par les banques, qui prendront en compte votre situation spécifique, votre profil de risque et d’autres critères pour déterminer le reste à vivre minimum acceptable.