Démissionner de son emploi est une décision importante dans une carrière professionnelle. Qu’il s’agisse de saisir une nouvelle opportunité, de changer de vie ou encore de créer sa propre entreprise, partir de son plein gré nécessite de respecter certaines règles.
Dans ce guide ultime, découvrez étape par étape comment démissionner correctement :
- Quand et comment annoncer sa démission
- Comment rédiger une lettre de démission
- Les formalités liées à la période de préavis
- Les risques et conséquences d’une démission
- Comment obtenir ses droits au chômage
Que votre contrat soit à durée indéterminée (CDI) ou déterminée (CDD), ce guide complet vous donnera toutes les clés pour démissionner sereinement !
1. Quand et comment annoncer sa démission
La première étape lorsque l’on souhaite démissionner est d’annoncer clairement sa volonté de quitter son emploi. Voici les bonnes pratiques à adopter pour annoncer au mieux son départ.
Anticiper son annonce
Lorsque votre décision est prise, informez d’abord votre manager direct. Cela lui laissera le temps de préparer votre succession et évitera les mauvaises surprises. Si vos relations avec votre hiérarchie sont bonnes, vous pouvez glisser quelques semaines avant que vous envisagez « de nouveaux horizons ».
Choisir la bonne personne
Une fois que vous êtes certain de démissionner, choisissez avec soin la première personne à qui vous allez l’annoncer au sein de l’entreprise :
- Votre manager direct en premier lieu
- Puis votre direction des ressources humaines
- Enfin, votre hiérarchie plus éloignée (N+2, N+3)
Cet ordre évitera les tensions et permettra une transmission en douceur.
Justifier son départ avec tact
Légalement, vous n’êtes pas obligé de justifier votre démission. Mais dans les faits, votre employeur vous demandera sûrement les raisons de votre choix. Répondez avec tact :
- Restez factuel : évoquez simplement votre besoin de changement professionnel
- Evitez les formulations accusatrices sur votre environnement de travail
- Gardez à l’esprit que vous pourriez recroiser cet employeur : ménagez votre réseau !
Choisir le bon timing
Anticipez au maximum votre annonce, au moins plusieurs semaines à l’avance, pour :
- Laisser le temps à votre manager de vous trouver un remplaçant
- Vous libérer l’esprit et aborder sereinement la suite
- Partir en bons termes de votre entreprise
Plus vous préviendrez tôt, meilleures seront vos relations professionnelles futures.
2. Comment rédiger sa lettre de démission
La lettre de démission est le document officiel qui acte votre rupture de contrat de travail. Sa rédaction est essentielle pour partir sans conflit de votre entreprise. Voici comment rédiger une lettre de démission CDI ou CDD imparable.
Les mentions obligatoires
Votre lettre de démission doit impérativement comporter :
- Vos coordonnées complètes
- Les coordonnées précises de votre employeur
- La fonction que vous occupez
- La date prévue de votre départ
- La durée de votre préavis
Ces éléments constituent le strict minimum légal d’une lettre de démission. Ajoutez-y une formule de politesse, puis datez et signez votre document.
Clarifier vos intentions
La formulation de votre lettre doit expliciter sans ambiguïté votre souhait de rompre votre contrat. Quelques exemples :
- « Je vous informe de ma volonté de démissionner de mes fonctions »
- « Par la présente lettre, je vous fais part de ma décision de quitter mon poste »
- « Je vous annonce ma démission du poste de… »
Une formulation floue pourrait entraîner un licenciement de votre part. Soyez le plus clair possible !
Demander une dispense de préavis
Vous pouvez demander dans votre lettre à être exempté de votre période de préavis. Formulez alors :
- « Je vous serais reconnaissant de bien vouloir me dispenser de mon préavis »
- « Compte tenu de ma situation, je vous saurais gré de me libérer de mon obligation de préavis »
- Etc.
Votre employeur reste libre de refuser votre demande : préparez-vous alors à effectuer votre préavis.
3. La période de préavis lors d’une démission
Sauf exception, une période de préavis est imposée entre la remise de votre lettre de démission et votre dernier jour travaillé. Explications sur cette étape cruciale.
La durée légale de préavis
La loi ne fixe pas de durée unique pour le préavis de démission. Sa durée dépend :
- De votre contrat de travail
- De votre convention collective
- Des usages dans votre secteur d’activité
De manière générale, le préavis varie entre 1 à 3 mois dans le privé. Dans la fonction publique il peut même atteindre jusqu’à 6 mois !
Obtenir une dispense de préavis
Il est possible d’être exempté de préavis si :
- Vous trouvez un CDI chez un nouvel employeur
- Vous créez ou reprenez une entreprise
- Vous êtes enceinte ou viendrez d’accoucher
- Votre employeur accepte de vous libérer
Dans les autres situations, vous pouvez toujours négocier avec votre manager un raccourcissement ou une suppression de cette période transitoire.
Les effets d’un préavis non effectué
Si vous partez sans effectuer votre préavis, votre employeur peut :
- Refuser de vous verser certaines indemnités
- Vous réclamer des dommages-intérêts
- Porter plainte pour absence injustifiée
Soyez vigilant avant de sauter le pas d’un départ précipité !
4. Risques et conséquences d’une démission
Avant de démissionner sur un coup de tête, mesurez bien les risques que vous encourez ainsi que leurs conséquences concrètes.
Le risque de démission abusive
Une démission uniquement motivée par la volonté de nuire à votre employeur peut être invalidée par les prud’hommes. Si votre lettre visait explicitement à :
- Partir de façon inopinée et désorganiser l’activité
- Non respecter les clauses de votre contrat
- Pousser des collègues à démissionner à leur tour
vous vous exposez à verser de lourds dommages-intérêts à votre ancien employeur.
Les conséquences financières
Certaines indemnités ne vous seront pas versées si vous démissionnez, notamment :
- Indemnité compensatrice de congés payés
- Indemnités de licenciement ou de fin de CDD
- Indemnités conventionnelles ou supra-légales
De même, vous perdrez en principe vos droits au chômage, comme expliqué après.
5. Obtenir ses droits au chômage
La démission suppose d’endosser son propre choix de quitter son emploi. Logiquement, elle implique donc une perte des allocations chômage versées par France Travail. Mais dans certains cas, il est possible de tout de même bénéficier d’une indemnisation.
Les cas de démission légitime
Une liste précise de 17 cas de « démission légitime » permet de toucher le chômage après avoir démissionné. En voici quelques uns :
- Déménagement suite à mutation de son conjoint
- Mariage ou PACS entraînant un changement de résidence
- Nécessité de quitter son poste suite à des violences conjugales
- Départ pour s’occuper d’un proche handicapé
La démission pour reconversion
Si vous avez un projet sérieux de formation ou de création d’entreprise, vous pouvez toucher l’allocation chômage pendant votre reconversion sous condition de :
- Justifier de 5 ans d’ancienneté minimum
- Réaliser des démarches actives pour votre projet
- Etre sous le régime d’assurance chômage
Autres cas particuliers
Il est également possible de conserver ses droits dans les situations suivantes :
- Si vous étiez déjà au chômage avant votre démission
- Suite à un réexamen de votre situation par France Travail
- En cas de démission pour reprendre un emploi… qui n’aboutit finalement pas
Rapprochez-vous dans ces cas de votre agence France Travail pour connaître vos droits exacts.
Conclusion
Démissionner n’est pas un choix anodin et reste un parcours semé d’obstacles. En anticipant votre départ, clarifiant vos intentions par courrier et respectant vos obligations légales, votre démission a cependant toutes les chances de se passer dans les meilleures conditions.
Bonne continuation dans votre nouvelle aventure professionnelle !