Les pénuries de médicaments sont un problème récurrent en France. Un quart des Français déclarent y avoir déjà été confrontés, notamment pour des traitements du cancer ou des vaccins. Face à ce phénomène, que faut-il faire lorsqu’on ne trouve plus son médicament habituel ? Et comment trouver une pharmacie ouverte lorsque l’on tombe malade en dehors des horaires classiques ? Tour d’horizon des solutions.
1. Pourquoi des pénuries de médicaments en France ?
Entre 2008 et 2018, le nombre de ruptures d’approvisionnement signalées a été multiplié par 10. Les causes sont multiples :
- Une production mondialisée, ce qui accroît la dépendance aux aléas industriels
- Une production en flux tendu, sans stocks, pour limiter les pertes
- Une demande mondiale croissante, alors que les délais de production et de livraison sont longs
- Des laboratoires qui privilégient les marchés les plus rentables
Résultat, la France ne dispose pas toujours des médicaments dont elle a besoin. Heureusement, des solutions existent pour les patients.
2. En cas de pénurie de votre médicament habituel
Si vous suivez un traitement chronique, plusieurs réflexes à adopter :
- Renseignez-vous pour savoir s’il s’agit d’une rupture passagère ou durable. Votre pharmacien dispose d’un dossier recensant toutes les ruptures. Vous pouvez aussi consulter le site de l’ANSM.
- Essayez dans une autre pharmacie, d’une autre ville. Un approvisionnement local peut permettre de trouver le médicament manquant.
- Demandez à votre médecin s’il existe un équivalent ou un générique utilisable à la place. Attention, les doses seront peut-être à adapter.
Certaines ruptures peuvent durer des mois. Mieux vaut anticiper ! Heureusement, l’ANSM travaille d’arrache-pied pour sécuriser l’approvisionnement des médicaments critiques.
3. Où trouver les pharmacies ouvertes près de chez vous ?
Maux de tête, bronchite, entorse à la cheville… Les raisons de tomber malade en dehors des horaires classiques sont légion. Heureusement, le réseau officinal assure un maillage fin du territoire. Quelles sont les règles ? Où trouver les infos pratiques ? Explications.
Pourquoi un service de « garde » des pharmacies ?
Toutes les officines ont l’obligation d’assurer un service de garde et un service d’urgence :
- Garde : assurer la dispensation des médicaments le dimanche et les jours fériés
- Urgence : assurer la dispensation des médicaments la nuit
Des associations professionnelles établissent des plannings pour que chaque pharmacie participe à ces gardes tournantes.
Trouver les pharmacies de garde près de chez soi
Plusieurs possibilités pour trouver les coordonnées d’une pharmacie ouverte :
- Sites internet dédiés, par département ou ville
- Numéros de téléphone spécifiques (3237, 3915…)
- Répondeur téléphonique ou porte de votre pharmacie habituelle
- Panneaux d’information en mairie
Attention, les pharmacies de nuit (entre 20h et 8h) ne sont accessibles qu’en cas d’urgence, après passage devant la police ou la gendarmerie.
Quels tarifs pour une pharmacie de garde ?
Bonne nouvelle : aucune majoration n’est appliquée le dimanche. Et les éventuels « honoraires de garde » sont remboursés par la Sécurité sociale sur présentation d’une ordonnance. Seules quelques pharmacies de nuit pratiquent des majorations spécifiques.
Inutile de souffrir en silence ! Grâce aux gardes officinales, vous aurez toujours une pharmacie disponible à proximité pour acheter vos médicaments.
4. L’organisation des gardes, un casse-tête complexe
Derrière ce maillage officinal efficace, se cache une organisation millimétrée pilotée par chaque Préfet de région. Petit zoom en coulisses d’un système bien huilé, mais perfectible.
Qui définit les gardes ?
Dans chaque département, ce sont les Unions Régionales des Professionnels de Santé (URPS) Pharmaciens qui établissent le tableau de garde, sous l’égide du Préfet. Objectifs :
- Assurer un maillage complet du territoire
- Répartir équitablement la charge de travail
Le pharmacien doit alors assurer lui-même sa garde, ou trouver un confrère remplaçant.
Comment optimiser le réseau officinal ?
Malgré ces gardes obligatoires, toutes les pharmacies ne sont pas logées à la même enseigne :
- Zones rurales : gardes très espacées géographiquement
- Stations touristiques : gardes insuffisantes l’été
- Zones urbaines : répartition parfois inégale
D’où des dysfonctionnements, et l’impression pour certains Français de « déserts pharmaceutiques ».
Des solutions existent cependant ! Certains départements expérimentent par exemple un système de garde centrale mutualisée. Concrètement, les pharmaciens se regroupent pour assurer les gardes dans un local dédié, mieux équipé et sécurisé.
Autre axe d’optimisation : favoriser l’installation des jeunes pharmaciens dans les « zones fragiles » grâce à des aides publiques ciblées.
ers une évolution du modèle économique ?
Certains professionnels militent également pour une meilleure prise en compte des spécificités de chaque officine :
- Coût réel des gardes selon la zone géographique
- Indemnisation des gardes par l’Assurance Maladie
- Annualisation du temps de travail des salariés
Des revendications qui peinent à aboutir, dans un contexte de maîtrise des dépenses de santé. Pourtant, à terme, ce rééquilibrage budgétaire pourrait pérenniser le système…
5. En résumé
- Vérifier l’existence de médicaments alternatifs en cas de pénurie
- Consulter les sites internet, répondeurs et panneaux d’information pour trouver les pharmacies ouvertes
- Pas de majoration des prix pour les gardes du dimanche
- Des efforts à mener pour optimiser le réseau officinal sur tout le territoire
Malgré des dysfonctionnements, le maillage pharmaceutique français fait encore figure de modèle en Europe. Souhaitons qu’il continue de s’adapter pour répondre aux nouveaux défis !