Vous avez certainement déjà entendu l’expression “séparer le bon grain de l’ivraie”. Celle-ci laisse sous-entendre que l’ivraie est forcément “mauvaise” puisqu’on la place à part du grain qui lui est désigné comme “bon”. C’est vrai si on se met à la place d’un cultivateur puisque l’ivraie est une plante fourragère très envahissante. D’où une place privilégiée dans la catégorie des adventices pour la plupart des espèces d’ivraie. C’est entre autres le cas du ray-grass anglais qui n’hésite pas à envahir nos champs. Mais à quoi correspond-il concrètement et comment s’en débarrasser efficacement aujourd’hui ?
Description de l’ivraie
Également connue sous le nom de Lolium, l’ivraie fait partie de la famille des Poacées. C’est-à-dire des Graminées pour les personnes peu familières avec les termes techniques. Ce qu’il faut retenir, c’est que l’ivraie peut être cultivée comme en tant que plante fourragère (pour nourrir les vaches et les chèvres). Car oui, comme elle a tendance à se développer très vite, c’est plutôt pratique lorsqu’on a des troupeaux d’herbivores à nourrir régulièrement.
Sa croissance rapide pose toutefois problème aux cultivateurs puisqu’elle s’accapare l’eau et les nutriments des cultures à proximité. Et comme en plus elle se paye le luxe d’être très résistante avec ses racines relativement profondes, cela peut vite devenir problématique. Les agriculteurs d’autrefois passaient alors beaucoup de temps à arracher l’ivraie à la main. Sauf que cette méthode n’est plus vraiment tenable aujourd’hui étant donné les exigences plus élevées en termes de rendement.
Il faut ainsi trouver d’autres solutions plus efficaces et c’est justement ce dont nous allons parler dès à présent.
Quelles solutions mettre en place contre l’ivraie ?
On va commencer par la solution qui paraît la plus évidente au premier abord : l’utilisation d’herbicides. C’est en effet celle qui donne les résultats les plus rapides puisque si le produit phytosanitaire diffusé est efficace, toutes les mauvaises herbes ou presque finissent par disparaître en quelques jours. Dans les faits, il est difficile de se passer des herbicides aujourd’hui, notamment pour les cultures de blé tendre qui sont particulièrement sensibles à la prolifération d’ivraie.
Cela dit, cette méthode présente plusieurs problèmes. Déjà, il faut y recourir de façon raisonnée puisque le risque de polluer le sol et les eaux n’est pas négligeable. De plus, un même herbicide ne peut être utilisé tous les ans puisque des résistances finissent inévitablement par apparaître. Cela s’explique par la sélection naturelle puisque les plantes avec une mutation résistante sont sélectionnées au fil du temps.
De fait, pour arriver à des résultats plus probants, il faut appliquer d’autres solutions. La rotation des cultures pour perturber le cycle de vie de l’ivraie en est une. C’est une excellente stratégie lorsqu’on utilise du colza notamment puisque c’est une plante avec de larges feuilles. Elle ne peut cependant pas s’appliquer chez tous les cultivateurs pour des raisons financières puisque si les cultures d’appoint ne rapportent pas, ce n’est pas viable économiquement.
Reste alors le désherbage réalisé en utilisant des produits considérés comme plus naturels. C’est ce que propose l’agriculture biologique où des progrès notables sont effectués chaque année.