Lorsqu’un proche est touché par un cancer, il n’est pas toujours facile de trouver les bons mots ou la bonne attitude pour le soutenir dans cette épreuve. On se sent souvent impuissant, maladroit, on a peur de mal faire. Pourtant, le soutien moral des proches est essentiel pour aider le malade à garder espoir et à se battre. Voici 15 conseils bienveillants pour accompagner un proche atteint d’un cancer, avec toute votre affection.
1. Osez simplement dire que vous êtes là
Face à la maladie, les mots peuvent paraître dérisoires. Mais le plus important est avant tout de manifester votre présence. « Je suis là pour toi », « Je pense fort à toi » : ces petites phrases toutes simples montrent que vous êtes présent, à l’écoute. C’est déjà énorme pour la personne malade, qui peut se sentir très seule même entourée.
Inutile d’en dire plus si vous ne savez pas quoi dire. Contentez-vous d’une parole, d’un geste, d’un regard qui exprime votre affection et votre soutien. Votre simple présence réconfortante compte plus que de longs discours.
2. Proposez une aide concrète
Au-delà des paroles, vous pouvez proposer à votre proche malade une aide pratique, un coup de main pour le soulager du quotidien. Soyez précis dans votre proposition :
- « Je peux aller faire tes courses si tu veux. »
- « Je passe prendre tes enfants à l’école mercredi si ça t’arrange. »
- « Je t’accompagne à ton prochain rendez-vous médical si tu veux. »
Adaptez vos propositions à sa situation. L’essentiel est de lui montrer que vous êtes disposé à l’aider concrètement, sans le forcer.
3. Prenez des nouvelles régulièrement
Tout au long de la maladie, prenez régulièrement des nouvelles de votre proche, par un petit message, un appel, une visite. Même si vous n’avez pas toujours de réponse, cela lui fera chaud au cœur de voir que vous pensez à lui. Il sait qu’il peut compter sur vous.
Les moments clés comme la veille d’un examen médical, le lendemain d’une chimio, sont des occasions importantes pour manifester votre soutien. Un simple « Je pense fort à toi » l’aidera à se sentir moins seul dans ces moments difficiles.
4. Écoutez sans jugement
Si votre proche souhaite se confier, adoptez avant tout une écoute bienveillante et sans jugement. Accueillez ce qu’il a à dire, ses émotions, son ressenti, sans chercher à le contredire ou le raisonner. Il a besoin de pouvoir exprimer ce qu’il traverse, y compris ses peurs et sa tristesse.
Vous n’avez pas besoin d’essayer de le rassurer à tout prix ou de lui sortir des phrases bateau. Votre écoute attentive est déjà thérapeutique. Contentez vous d’acquiescer, de montrer que vous entendez ce qu’il exprime.
5. Permettez-lui d’être triste ou en colère
Face à la maladie, votre proche aura certainement des moments de découragement, de tristesse, de colère. C’est normal. N’essayez pas de le forcer à « garder le moral », à « penser positif », à « être fort ». Laissez-le vivre et exprimer ses émotions sans le juger.
Reconnaissez que la situation est difficile. « Je comprends que tu sois en colère », « C’est normal d’avoir peur ». Montrez-lui que vous comprenez et acceptez ses émotions.
6. Évitez les phrases qui minimisent
Même avec de bonnes intentions, certaines phrases peuvent être maladroites et blessantes pour un malade, car elles minimisent ce qu’il traverse :
- « Ça va aller ! »
- « Ne t’inquiète pas. »
- « Tu verras, après tu profiteras plus de la vie ! »
- « C’est juste un mauvais moment à passer. »
Ou les comparaisons :
- « Untel a eu le même cancer et s’en est bien sorti ! »
- « Je connais quelqu’un qui a vécu bien pire. »
- « Moi aussi je suis très fatigué en ce moment. »
Chaque cas est unique, chacun vit la maladie différemment. Ne comparez pas et ne donnez pas votre avis sur le niveau de gravité du cancer.
7. Bannissez les conseils et injonctions
Autres phrases à bannir : les conseils non sollicités et les injonctions, du style :
- « Il faut que tu te battes ! »
- « Sois fort(e) ! »
- « Tu devrais essayer ce traitement alternatif. »
- « Il faut que tu penses à autre chose. »
- « Il paraît qu’untel a guéri grâce à… »
Personne n’a envie de s’entendre dire ce qu’il doit faire ou ressentir. Votre proche n’a pas besoin de leçons de moral ni de recettes miracles. Donc à moins qu’il ne vous demande expressément conseil, abstenez-vous.
8. Respectez ses choix et son intimité
D’une manière générale, respectez les choix de votre proche dans sa façon de gérer la maladie. S’il préfère voir peu de monde, acceptez-le, ne le brusquez pas. Respectez le niveau d’information qu’il souhaite donner sur son état. Ne dévoilez rien de personnel le concernant sans son accord.
S’il est ouvert à en parler, vous pouvez lui demander ce dont il a envie, de quoi il a besoin. Mais sans insister s’il n’a pas envie d’en dire plus. L’important est qu’il sache que vous respectez son choix.
9. Offrez des petits plaisirs
Pour aider votre proche à garder le moral, offrez-lui régulièrement de petits plaisirs adaptés à son état : un magazine, un bon petit plat, des photos, un petit cadeau qui le touche… Prévoyez un programme léger de temps en temps : un film, un concert, une balade, un jeu… De quoi lui changer un peu les idées quand il le souhaite.
Privilégiez ce que vous aviez l’habitude de partager ensemble avant la maladie. Continuez à faire des projets ensemble, sans le surcharger mais en maintenant des perspectives positives.
10. Osez rire avec lui
L’humour peut être une excellente thérapie, un exutoire salutaire, à condition que votre proche soit preneur. S’il aime plaisanter, n’hésitez pas à rire avec lui, à le taquiner gentiment, à tourner en dérision certaines situations. Cela pourra le soulager et dédramatiser.
Mais restez à l’écoute et sachez vous arrêter s’il n’est pas réceptif à une blague. L’essentiel est de rester naturel et bienveillant, sans nier la gravité de ce qu’il traverse.
11. Informez-vous sur sa maladie
Pour mieux comprendre ce que vit votre proche, n’hésitez pas à vous informer un minimum sur le cancer dont il est atteint, ses traitements, ses effets secondaires. Cela vous évitera des maladresses et vous donnera des clés pour mieux le soutenir au quotidien.
Mais ne jouez pas au médecin ou au psychologue. Votre rôle est d’être présent en tant que proche. S’il a des questions médicales précises, orientez-le plutôt vers son cancérologue ou son infirmier référent.
12. Parlez-lui aussi d’autre chose
Même si le cancer prend une grande place, votre proche aspire sûrement aussi à parler d’autres choses, à maintenir une vie sociale « normale ». Donnez-lui des nouvelles de la famille, des amis. Tenez-le au courant de l’actualité qui l’intéresse.
Continuer à partager des conversations ordinaires, des moments de légèreté et de rire, c’est important pour l’aider à ne pas se sentir réduit à sa maladie. Tout en respectant ses limites et sa fatigabilité bien sûr.
13. Soutenez aussi les proches aidants
Dans une famille touchée par le cancer, les aidants (conjoint, enfants…) sont très sollicités et peuvent s’épuiser. Si vous en avez la possibilité, proposez-leur aussi votre aide pour les soulager un peu : passer prendre les enfants, apporter des repas, faire des courses…
Offrez-leur aussi une oreille attentive. Comme le malade, les proches aidants ont besoin de soutien, d’exprimer leur ras-le-bol ou leur angoisse. Être présent pour eux, c’est aussi aider indirectement la personne malade.
14. Maintenez votre soutien dans la durée
On a souvent tendance à beaucoup se mobiliser au moment de l’annonce de la maladie ou au début des traitements. Puis à s’espacer avec le temps. Pourtant, le soutien est important tout au long de la maladie, même une fois les traitements terminés.
Un cancer laisse souvent des séquelles, nécessite un long temps de récupération, engendre une angoisse de la rechute. Même guéri, on ne redevient pas comme avant. Continuez à prendre des nouvelles, à proposer des moments de partage. C’est sur la durée que votre proche a besoin de vous.
15. Prenez aussi soin de vous
Être présent pour un proche malade peut être lourd à porter, épuisant moralement voire physiquement. Pour tenir sur la longueur, vous devez aussi prendre soin de vous. Continuez à voir d’autres amis, à vous faire plaisir, à vous changer les idées, sans culpabilité.
Si vous êtes trop affecté, n’hésitez pas à en parler à d’autres, voire à consulter un psychologue. Ce n’est pas un aveu de faiblesse mais une façon de vous préserver pour être plus solide auprès de votre proche.
En conclusion, accompagner un proche atteint de cancer est un véritable défi humain qui demande patience, écoute et bienveillance. Il n’y a pas de mode d’emploi parfait. Le plus important est de manifester votre présence et votre affection, à votre manière, avec vos mots.
Votre proche ne s’attend pas à ce que vous soyez surhumain. Il a juste besoin de sentir qu’il peut compter sur vous, avec vos maladresses et vos limites. Laissez parler votre cœur et faites de votre mieux. Votre amour est votre plus belle force pour l’aider à affronter la maladie.