Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler d’un sujet qui concerne chacun d’entre nous : notre retraite. Avec pas moins de 42 caisses de retraite en France, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver et de savoir précisément à laquelle on est affilié. Pourtant, c’est un point essentiel pour bien préparer son départ et s’assurer de percevoir le montant de pension auquel on a droit.
Dans cet article, je vais vous aider à identifier votre (ou vos) caisse(s) de retraite en fonction de votre parcours professionnel. Je vous expliquerai également quels sont les différents régimes existants, comment fonctionne le système par répartition en France et quelles sont les prestations auxquelles vous pouvez prétendre en tant que retraité. Enfin, je ferai un point sur les dernières actualités en matière de retraite, notamment les revalorisations prévues en 2024 pour faire face à l’inflation.
Alors, prêts à en savoir plus sur VOTRE retraite ? C’est parti !
Le fonctionnement du système de retraite français
Avant de rentrer dans le vif du sujet, faisons un petit rappel sur le fonctionnement de notre système de retraite. En France, il repose sur le principe de la répartition : les cotisations prélevées sur les revenus d’activité des travailleurs servent à payer les pensions des retraités actuels. En contrepartie, ces actifs bénéficieront à leur tour d’une retraite financée par les générations suivantes.
Ce système est géré par différents régimes, qui se distinguent selon le statut professionnel :
- Le régime général de la Sécurité sociale pour les salariés du secteur privé
- Les régimes spéciaux pour certaines catégories de fonctionnaires et les salariés de grandes entreprises publiques (SNCF, RATP, EDF, etc.)
- Les régimes des travailleurs indépendants (commerçants, artisans, professions libérales)
- Le régime des exploitants agricoles
À ces régimes de base peuvent s’ajouter des régimes complémentaires, rendus obligatoires par les conventions collectives ou les statuts particuliers. Les plus connus sont l’Agirc-Arrco pour les salariés du privé et l’Ircantec pour les agents non titulaires de la fonction publique.
Chaque régime possède sa propre caisse de retraite, chargée de collecter les cotisations, de gérer les droits des assurés et de leur verser leur pension une fois à la retraite. D’où l’importance de bien connaître sa (ou ses) caisse(s) !
Comment trouver sa caisse de retraite ?
Vous êtes perdu.e dans la jungle des organismes ? Pas de panique, il existe plusieurs moyens pour retrouver facilement votre caisse de retraite :
1. Utiliser un simulateur en ligne
Le plus simple est de passer par le site mesrigmes.info-retraite.fr. En renseignant quelques informations sur votre situation professionnelle, vous obtiendrez la liste de vos régimes de retraite et les coordonnées des organismes gestionnaires.
2. Consulter un annuaire selon votre métier
Si vous connaissez votre statut et votre secteur d’activité, vous pouvez vous référer à ces listes des principales caisses de retraite :
Pour les salariés :
- CNAV (Caisse nationale d’assurance vieillesse) : régime de base des salariés du commerce, de l’industrie et des services
- MSA (Mutualité sociale agricole) : salariés agricoles
- Enim (Établissement national des invalides de la marine) : marins du commerce, de la pêche et de la plaisance
- CRPCEN (Caisse de retraite et de prévoyance des clercs et employés de notaires) : clercs et employés de notaire
- Caisse de retraite des mines : mineurs et assimilés
Pour les fonctionnaires :
- SRE (Service des retraites de l’État) : fonctionnaires civils et militaires
- CNRACL (Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales) : fonctionnaires territoriaux et hospitaliers
Pour les indépendants :
- SSI (Sécurité sociale pour les indépendants) : artisans, commerçants et professionnels libéraux non réglementés
- CIPAV (Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse) : architectes, ingénieurs, experts-comptables, ostéopathes, etc.
- CARPIMKO (Caisse autonome de retraite et de prévoyance des infirmiers, masseurs kinésithérapeutes, pédicures-podologues, orthophonistes et orthoptistes) : auxiliaires médicaux libéraux
- CNAVPL (Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales) : professionnels libéraux réglementés (notaires, médecins, pharmaciens, sages-femmes…)
3. Se renseigner auprès de son (ancien) employeur
Votre employeur ou celui d’un proche décédé peut vous indiquer le nom de la caisse de retraite à laquelle il est affilié. Cette information figure généralement sur le bulletin de salaire.
Quelles prestations peut-on obtenir de sa caisse de retraite ?
Votre caisse de retraite ne se contente pas de vous verser votre pension ! Elle peut aussi vous accompagner tout au long de votre retraite en vous proposant différents services :
- Actions de prévention : ateliers mémoire, nutrition, activité physique…
- Aide au maintien à domicile : aménagement du logement, téléassistance, portage de repas…
- Soutien aux aidants familiaux : formation, solutions de répit…
- Loisirs et vacances à tarif préférentiel
Des aides financières exceptionnelles peuvent également être accordées, sous conditions de ressources, pour faire face à des dépenses importantes comme :
- L’achat d’un équipement lié à une perte d’autonomie
- Des frais de santé onéreux
- Des travaux dans le logement
- Des obsèques
Pour en bénéficier, il faut en faire la demande auprès de sa caisse de retraite. Un conseiller évaluera alors votre situation et vos besoins.
Comment contacter sa caisse de retraite ?
Besoin d’un renseignement sur vos droits ? D’une attestation de paiement ? D’une aide particulière ? Votre caisse de retraite reste à votre écoute, même une fois à la retraite !
Le plus simple pour la joindre est de passer par votre espace personnel en ligne. Vous pourrez y retrouver toutes les informations sur votre situation, accéder à divers services en ligne et échanger par messagerie avec un conseiller. Sinon, vous pouvez aussi contacter votre caisse par téléphone ou en vous rendant dans l’une de ses agences.
Je vous invite à consulter les fiches pratiques que j’ai rédigées sur chaque caisse régionale, avec toutes leurs coordonnées. En cas de litige, sachez que vous pouvez faire une réclamation :
- D’abord auprès de votre caisse (délai de réponse sous 2 mois)
- Puis, si besoin, en saisissant le médiateur de la caisse
- En dernier recours, en engageant une action en justice
Actualités retraite 2024 : ce qui change pour vos pensions
Pour terminer, faisons un point sur les dernières nouvelles concernant les retraites. Après une année 2023 marquée par le projet de réforme très contesté du gouvernement, de nombreux changements sont prévus en 2024 pour revaloriser les pensions et tenter de maintenir le pouvoir d’achat des retraités dans un contexte d’inflation élevée.
Revalorisation du minimum vieillesse
Bonne nouvelle pour les retraités modestes : l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), ou minimum vieillesse, passera à :
- 1 012,02 € par mois pour une personne seule
- 1 571,16 € par mois pour un couple
Soit une hausse de près de 2% pour suivre l’évolution des prix hors tabac. Cette prestation permet aux retraités de plus de 65 ans ayant de faibles ressources d’atteindre un niveau minimal de revenu garanti.
Hausse de 5,3% pour les retraites de base
Conformément à la loi, toutes les pensions des régimes de base (salariés du privé, indépendants, fonctionnaires…) seront revalorisées de 5,3% au 1er janvier 2024. Cela concerne aussi les pensions de réversion et les retraites anticipées.
Cette augmentation sera visible dès la pension de janvier 2024 (versée début février). Elle permettra de compenser, au moins en partie, la forte inflation constatée en 2023. Selon la CNAV, la pension moyenne des retraités du privé devrait ainsi passer de 1 518 € bruts par mois à 1 600 € bruts par mois.
Des revalorisations aussi pour les régimes complémentaires
Les retraites complémentaires seront également revalorisées, mais dans des proportions variables selon les régimes :
- +4,9% pour l’Agirc-Arrco (salariés du privé) au 1er novembre 2023
- +3,7% pour le RCI (indépendants) au 1er janvier 2024
- +5,3% pour l’Ircantec (agents non titulaires de la fonction publique) au 1er octobre 2023
- +2,6% pour la CARMF (médecins libéraux) au 1er janvier 2024
Le montant de votre complémentaire dépend du nombre de points acquis durant votre carrière. Il faudra donc attendre l’évolution de la valeur du point dans votre régime pour connaître le gain réel sur votre pension globale.
Changements sur les cotisations et la CSG
En contrepartie de ces hausses, le gouvernement a prévu quelques ajustements pour équilibrer les comptes de la Sécurité sociale :
- Le salaire minimum pour valider un trimestre passera de 1 732,50€ à 1 747,50€ (+0,87%)
- Les seuils de CSG sur les retraites seront aussi relevés pour suivre l’inflation
Attention : si vos revenus ont baissé en 2022, votre taux de CSG sera revu à la baisse ou supprimé, avec un effet rétroactif. Un remboursement du trop-perçu en janvier et février 2024 vous sera alors versé en mars.
Vous l’aurez compris, même si le système peut sembler complexe, bien connaître sa caisse de retraite est indispensable pour s’y retrouver dans ses droits et démarches. J’espère que cet article vous aura apporté toutes les clés pour cela !
N’hésitez pas à me faire part de vos questions ou témoignages en commentaires. Vous pouvez aussi vous abonner à ma newsletter pour recevoir tous mes conseils pour bien vivre votre retraite.
À très bientôt pour de nouvelles infos !