En tant qu’expert en gestion de patrimoine, je vais vous expliquer en profondeur le fonctionnement d’une assurance vie en unités de compte. Ce type de contrat permet d’investir son épargne sur les marchés financiers et immobiliers dans un cadre juridique avantageux, avec une grande souplesse et une fiscalité attractive. Mais attention, il comporte aussi des risques non négligeables que nous examinerons en détail.
Qu’est-ce qu’une unité de compte ?
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est essentiel de définir ce qu’est une unité de compte (UC). C’est un support d’investissement qui vous permet d’être exposé de manière indirecte aux marchés financiers ou immobiliers. Quand vous souscrivez à une UC, votre argent est converti en parts ou actions de différents types d’actifs.
La grande force des UC réside dans leur diversité. Vous pouvez ainsi investir dans des actions de sociétés cotées en bourse, des obligations d’entreprises ou d’États, des parts de fonds immobiliers, des produits structurés, etc. Les possibilités sont quasi illimitées, ce qui vous permet une véritable personnalisation de votre portefeuille.
Cependant, cette flexibilité a un prix : la valeur de vos UC n’est pas garantie comme c’est le cas avec le fonds en euros classique. Elle fluctue au gré des mouvements de marché, ce qui implique des risques mais aussi de potentielles plus-values très intéressantes sur le long terme.
Le fonctionnement de l’assurance vie en UC
L’assurance vie en unités de compte est un contrat « multisupport ». Cela signifie que vous pouvez répartir votre épargne entre différents types de supports, notamment le fonds en euros sécurisé d’un côté et les UC de l’autre.
Ce panachage vous permet de bénéficier du meilleur des deux mondes : la garantie en capital du fonds en euros pour une partie de votre épargne, et le potentiel de rendement supérieur des UC sur l’autre partie. C’est ce qu’on appelle la diversification de portefeuille, une stratégie de gestion des risques indispensable en investissement.
Lorsque vous souscrivez à une UC, vous n’investissez pas directement dans les actifs sous-jacents mais dans un fonds géré par des professionnels. Votre argent est mutualisé avec celui des autres souscripteurs, permettant d’investir sur de nombreux supports avec un ticket d’entrée raisonnable. Les gérants s’occupent ensuite d’ajuster la composition du fonds en fonction de leur stratégie et de l’évolution des marchés.
Les différents types d’UC
Comme évoqué précédemment, il existe une multitude d’UC réparties en différentes catégories d’actifs. Faisons un tour d’horizon des principales :
Les valeurs mobilières
Il s’agit sans doute des UC les plus connues. Dans cette famille, on retrouve :
- Les actions : en souscrivant à une UC actions, vous devenez actionnaire indirect de sociétés cotées en bourse. Le risque est important mais le potentiel de plus-value également, surtout sur le long terme.
- Les obligations : vous prêtez de l’argent à une entreprise ou un État en échange d’un taux d’intérêt fixe. Le risque est plus modéré que les actions, tout comme les rendements espérés.
- Les OPCVM (Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières) : ces fonds regroupent différents types d’actifs financiers (actions, obligations, produits monétaires) gérés par des professionnels.
Les valeurs immobilières
Souhaiter diversifier en investissant dans la pierre ? C’est possible grâce aux UC immobilières comme :
- Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) : ces véhicules vous permettent d’être propriétaire indirect de biens immobiliers physiques (immeubles de bureaux, commerces, etc.)
- Les OPCI (Organismes de Placement Collectif Immobilier) : fonds d’investissement dédiés à l’immobilier, souvent plus liquides que les SCPI.
- Les SCI (Sociétés Civiles Immobilières) : autre véhicule de détention immobilière indirecte.
Les valeurs monétaires
Enfin, il existe des UC plus défensives investies sur les marchés monétaires tels que les bons du Trésor, certificats de dépôt ou billets de trésorerie. Leur rendement est généralement faible mais leur vocation est avant tout la préservation du capital.
Au-delà de ces grandes familles, vous pourrez trouver dans les contrats d’assurance vie des UC encore plus spécialisées : par secteur d’activité, zone géographique, type de gestion, etc. Les possibilités sont immenses pour composer un portefeuille réellement sur-mesure.
Les atouts de l’assurance vie en UC
Maintenant que nous avons bien cerné le fonctionnement technique des unités de compte, intéressons-nous aux principaux avantages de ce type d’investissement au sein d’une assurance vie.
Un rendement potentiellement très élevé
La raison numéro 1 pour laquelle les investisseurs se tournent vers les UC réside dans leurs performances historiques. En effet, les statistiques montrent qu’à long terme, entre 20 et 30 ans, les actions et l’immobilier affichent des rendements annuels moyens supérieurs à 7%, loin devant les fonds en euros (autour de 2-3% ces dernières années).
Bien sûr, ces performances ne sont que des moyennes. Il convient de noter une très grande volatilité des UC d’une année sur l’autre, avec parfois des baisses marquées comme en 2022 suite à l’inflation galopante. C’est pourquoi l’investissement en UC nécessite un véritable effort d’acculturation et un horizon de placement extensif, de préférence à partir de 10 ans.
Malgré ces fluctuations, le couple rendement/risque des UC demeure très intéressant pour qui accepte d’en assumer les aléas. C’est la raison pour laquelle de plus en plus d’épargnants choisissent d’y consacrer une partie de leur allocation d’actifs au sein de leur contrat d’assurance vie.
Une grande souplesse d’investissement
Autre avantage des UC : leur très grande modularité. Dans la plupart des contrats d’assurance vie aujourd’hui, vous avez accès à un vaste univers regroupant plusieurs centaines d’unités de compte différentes. Du fonds indiciel monde au produit de rendement immobilier, en passant par les obligations d’entreprise, les choix sont innombrables.
Cette flexibilité vous permet d’injecter un maximum de personnalisation dans la gestion de votre patrimoine. Ainsi, vous pouvez construire un portefeuille véritablement en phase avec votre profil investisseur, vos objectifs et votre niveau de risque acceptable.
De plus, vous conservez une grande liberté pour faire évoluer ce portefeuille dans le temps. En effet, la plupart des contrats UC vous laissent la possibilité d’arbitrer, c’est-à-dire de modifier les répartitions entre supports à votre guise et sans frais excessifs. Une opportunité idéale pour ajuster votre allocation au fil du temps et de l’évolution des marchés.
Une fiscalité parmi les plus avantageuses
Enfin, il serait dommage de passer à côté de l’un des principaux atouts de l’assurance vie en général : sa fiscalité de faveur. Que vous investissiez en fonds euros ou en unités de compte, vous bénéficiez des mêmes avantages fiscaux :
- Exonération des plus-values et revenus pendant la phase de détention du contrat
- Imposition réduite lors des rachats après 8 ans de détention
- Droits de succession réduits en cas de transmission du contrat
De plus, vous pouvez profiter des abattements annuels non négligeables : 4 600€ pour une personne seule, 9 200€ pour un couple (montants 2023). Un véritable coup de pouce fiscal pour faire fructifier votre épargne en toute tranquillité.
Comme vous pouvez le constater, les unités de compte offrent de nombreux attraits au sein d’une stratégie patrimoniale bien construite. Néanmoins, vous ne devez pas perdre de vue leurs spécificités et les risques associés.
Les risques liés aux unités de compte
Si les rendements potentiels des UC ont de quoi faire rêver, la médaille possède un revers bien connu : le risque de perte en capital. Contrairement au fonds en euros, la valeur de vos unités de compte n’est nullement garantie. Elle fluctue au gré des aléas économiques et boursiers, ce qui implique de potentielles pertes financières temporaires ou définitives.
Bien que peu probable sur des horizons très longs (20-30 ans), le scénario du pire reste envisageable avec les UC : voir la valeur de votre épargne dégringoler en cas de krach boursier ou d’effondrement d’un marché. C’est la contrepartie que vous devez accepter en échange de l’espoir de rendements élevés.
Voici un petit récapitulatif des principaux risques associés aux unités de compte :
- Le risque de marché : les fluctuations à la hausse comme à la baisse des cours boursiers et des actifs financiers auront un impact direct sur la valeur de vos UC.
- Le risque de liquidité : certains types d’UC sont peu liquides (l’immobilier par exemple). En cas de besoin de récupérer rapidement votre épargne, vous pourriez subir une décote.
- Le risque de change : si vos UC sont libellées dans d’autres devises que l’euro, les fluctuations de change pèseront sur leurs performances en euros.
- Le risque de contrepartie : si un émetteur (entreprise ou État) fait défaut sur une obligation, la valorisation de cette UC s’en trouvera impactée.
Au regard de ces risques, vous comprenez l’importance du conseil en gestion de patrimoine. Il est essentiel de bien définir votre profil d’investisseur (défensif, équilibré ou dynamique) et votre horizon de placement avant d’investir en unités de compte. Dans la plupart des cas, il est recommandé de ne pas placer plus de 20 à 30% de son épargne en UC pour les profils équilibrés.
Comment choisir ses unités de compte ?
Maintenant que nous avons fait le tour des avantages et des risques, intéressons-nous à la méthodologie de sélection des unités de compte au sein de votre contrat d’assurance vie. Car si la diversification des supports est intéressante, encore faut-il savoir sur quoi investir !
Pour cela, je vais vous livrer quelques critères à surveiller, fruits de mon expérience dans le domaine.
La stratégie de gestion du fonds
Le premier élément à considérer est la philosophie de gestion du fonds dans lequel vous envisagez d’investir. S’agit-il d’une gestion active, où les gérants tentent de « battre le marché » en réalisant de nombreux arbitrages ? Ou d’une gestion indicielle passive qui réplique un indice de référence (comme le CAC 40) ?
Chaque stratégie a ses forces et ses faiblesses. La gestion active permet en théorie des performances supérieures mais engendre aussi des frais de gestion plus élevés. À l’inverse, les fonds indiciels affichent une philosophie « sans surprise » assortie de frais planchers… mais avec un risque de sous-performance dans certains contextes.
Aucun mode de gestion n’est intrinsèquement supérieur. Votre choix dépendra de votre vision de l’investissement mais aussi et surtout de votre profil et de vos objectifs personnels.
La performance et le couple rendement/risque
Bien évidemment, la performance passée d’une unité de compte sera un critère essentiel à considérer. Mais attention, ne vous arrêtez pas aux seuls chiffres de rentabilité ! Pour bien les analyser, vous devez aussi tenir compte du niveau de risque associé.
Pour cela, un bon indicateur à surveiller est le ratio de Sharpe, qui met en corrélation le rendement dégagé avec la volatilité (les fluctuations) affichée. Méfiez-vous des fonds aux performances mirifiques mais accompagnées d’une volatilité stratosphérique : c’est souvent le signe d’une prise de risque excessive.
Dans l’idéal, vous devez chercher le meilleur équilibre rendement/risque possible, en adéquation avec votre profil d’investissement. Pour les profils défensifs par exemple, on préfèrera une UC obligataire diversifiée affichant un risque contenu plutôt qu’un fonds « haute performance » concentré sur quelques valeurs.
La qualité de la gestion et des process
Au-delà des chiffres, il est important de bien connaître l’équipe de gestion derrière chaque unité de compte envisagée. Les gérants ont-ils une solide expérience et des qualités avérées ? Leurs process décisionnels sont-