La rupture conventionnelle est devenue un mode de séparation très populaire entre un employeur et son salarié en contrat à durée indéterminée (CDI). Mise en place en 2008, cette procédure amiable permet de rompre le contrat de travail d’un commun accord, sans avoir à invoquer de motif particulier. Qu’il s’agisse de l’employeur ou du salarié à l’initiative de cette rupture, ce dispositif présente de nombreux avantages pour les deux parties. Explications détaillées sur les étapes à suivre, les indemnités à verser et les bonnes pratiques à adopter pour mener à bien une rupture conventionnelle.
Qu’est-ce que la rupture conventionnelle ?
La rupture conventionnelle est un mode de rupture du contrat de travail à l’amiable, introduit par la loi de modernisation du marché du travail de 2008. Contrairement au licenciement ou à la démission, elle repose sur un accord mutuel entre l’employeur et le salarié en CDI. Aucun motif particulier n’est exigé pour justifier la décision de rompre le contrat.
La rupture conventionnelle présente plusieurs avantages :
Pour l’employeur :
– Éviter un contentieux en cas de motifs de licenciement incertains – Désamorcer une situation conflictuelle au travail – Rapidité de la procédure comparée à un licenciement
Pour le salarié :
– Percevoir une indemnité spécifique de rupture – Pouvoir bénéficier des allocations chômage, contrairement à une démission – Quitter l’entreprise sans conflit, dans un cadre amiable
Qui peut bénéficier d’une rupture conventionnelle ?
La rupture conventionnelle n’est possible que pour les contrats de travail à durée indéterminée (CDI). Elle n’est pas applicable aux contrats à durée déterminée (CDD), ni aux contrats de travail temporaire.
De plus, certains salariés sont exclus du dispositif :
Les assistants maternels employés par des particuliers
Les salariés titulaires d’un mandat de représentation du personnel (délégués syndicaux, membres du CSE, etc.), sauf accord de l’inspection du travail
Comment se déroule la procédure de rupture conventionnelle ?
La procédure de rupture conventionnelle se décompose en 5 étapes clés :
1. La demande de rupture conventionnelle
La demande peut être initiée par l’employeur ou le salarié. Elle doit être formulée par écrit, de préférence en envoyant une lettre recommandée avec accusé de réception.
2. L’entretien préalable
Au moins un entretien doit être organisé entre l’employeur et le salarié pour discuter des conditions de la rupture (date de départ, montant de l’indemnité, etc.).
Le salarié peut se faire assister par un représentant du personnel ou, à défaut, par un conseiller extérieur. L’employeur peut également se faire assister s’il le souhaite.
3. La convention de rupture conventionnelle
Une fois les conditions convenues, une convention de rupture est rédigée et signée par l’employeur et le salarié. Cette convention doit notamment préciser : – La date de rupture du contrat de travail – Le montant de l’indemnité de rupture conventionnelle
4. Le délai de rétractation
À compter de la signature de la convention, un délai de rétractation de 15 jours calendaires est accordé à l’employeur et au salarié. Pendant cette période, l’une ou l’autre des parties peut revenir sur sa décision sans avoir à justifier sa démarche.
5. La demande d’homologation
Passé le délai de rétractation, la convention de rupture doit être transmise à la DREETS (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités) pour homologation.
Depuis 2022, cette démarche se fait obligatoirement en ligne via le téléservice TéléRC. La DREETS dispose de 15 jours ouvrables pour statuer sur la demande.
Quelles indemnités sont versées en cas de rupture conventionnelle ?
En plus du salaire jusqu’à la date de rupture, le salarié perçoit plusieurs indemnités lors d’une rupture conventionnelle :
Indemnité | Montant minimum |
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Indemnité spécifique de rupture conventionnelle | Équivalent de l’indemnité légale de licenciement ou de l’indemnité conventionnelle si elle est plus favorable |
Indemnité compensatrice de congés payés | Correspond aux congés payés acquis et non pris |
Le montant de l’indemnité spécifique de rupture conventionnelle est calculé en fonction de l’ancienneté du salarié et de sa rémunération mensuelle moyenne. Ses conditions d’exonération fiscale et sociale varient selon que le salarié bénéficie ou non d’une retraite.
Quels sont les avantages et inconvénients de la rupture conventionnelle ?
Avantages | Inconvénients |
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Conseils pour réussir une rupture conventionnelle
Voici quelques bonnes pratiques à adopter pour mener à bien une rupture conventionnelle :
Pour l’employeur :
– Être à l’écoute des attentes du salarié et trouver un terrain d’entente – Veiller au respect strict de la procédure (entretiens, délais, etc.) – S’assurer du consentement libre et éclairé du salarié – Fixer une indemnité attractive mais raisonnable
Pour le salarié :
– Bien peser les avantages et inconvénients de la rupture conventionnelle – Se faire assister lors des entretiens si besoin – Être ouvert à la négociation sur le montant de l’indemnité – Respecter scrupuleusement les délais de rétractation et d’homologation
En conclusion, la rupture conventionnelle se révèle être un dispositif gagnant-gagnant lorsqu’elle est mise en place dans de bonnes conditions. Elle permet à l’employeur et au salarié de se séparer dans un cadre consensuel et encadré par la loi.